L'or a passé la barre des mille dollars l'once

Par Aline Robert  |   |  389  mots
Malgré la reprise économique qui se dessine, l'once d'or, traditionnelle valeur refuge en période de récession, vient de passer ce mardi la fameuse barre des 1.000 dollars, tout près de son record historique du premier semestre 2008 à 1032,70 dollars.

Malgré la reprise économique qui se dessine, l'once d'or, traditionnelle valeur refuse en période de récession, vient de passer ce mardi la fameuse barre des 1.000 dollars, tout près de son record historique du premier semestre 2008 à 1032,70 dollars. Ininterrompue depuis 2000 en rythme annuel, la tendance haussière du métal jaune risque de surcroît d'être renforcée, en cette fin d'année, par l'évolution de la réglementation sur les matières premières. La croisade de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) contre la spéculation, qui devrait se traduire par des contraintes accrues sur les marchés à terme américains du blé, du soja, du pétrole et du gaz, ne devrait pas concerner les métaux, qui n'intéressent pas plus que ça les régulateurs. Non que le segment de marché soit indemne de spéculation. Ainsi, un gros acteur, détenteur de stocks importants, fait la pluie et le beau temps depuis plusieurs mois sur le marché de l'aluminium sans que le London Metal Exchange ne s'en émeuve. Et en volume, le premier ETF sur les matières premières concerne l'or ? et de loin, puisqu'il pèse plus de 32 milliards de dollars, contre seulement quelque 4 milliards pour les autres (voir graphique). Il faut dire que les soubresauts des prix du nickel ou du palladium n'alertent pas les foules, contrairement à ceux de l'essence et du blé, qui frappent l'Américain moyen au portefeuille. Et c'est là l'ironie, soulignée par Michael Lewis, responsable de la recherche sur le segment à la Deutsche Bank. Le renforcement des seuils réglementaires dans les matières premières pourrait accroitre l'attrait des matières premières physiques négociées au comptant, par rapport aux marchés à terme, et donc inciter les investisseurs à devenir de vrais consommateurs de matières premières en allant jusqu'à la livraison. Peu coûteux à stocker et non périssable, l'or fait figure de candidat idéal comme matière première physique, contrairement aux tourteaux de soja et aux barils d'essence par exemple.

À cela s'ajoutent Dussera, Diwali et Dhanteras : trois festivals se succèdent en Inde d'ici à la fin octobre. Durant les mariages qui s'y déroulent les parents transfèrent leur richesse par le biais de bijoux en or, ce qui devrait doper la demande d'or physique.