Immobilier : les Français ont du vague à l'âme

Par Sophie Sanchez  |   |  532  mots
49% des personnes sondées par l'Ifop pour la Fnaim, la Fédération nationale de l'immobilier, jugent le contexte économique peu favorable à l'immobilier.

Les Français devraient lire un peu plus les journaux. Ils seraient plus au fait des réalités économiques. Un sondage réalisé les 1er et le 2 octobre derniers par l'Ifop pour le compte de la Fnaim, la Fédération nationale de l'immobilier, est édifiant. Sur les 871 personnes âgées de 25 ans et plus interviewées, 54 % jugent les taux d'intérêt actuels non attractifs alors que ces derniers sont revenus au niveau de 2004. La solvabilité des ménages a, d'ailleurs, progressé de 7,7 % sur un an et retrouvé, selon la Fnaim, son niveau de 2002.

Les mêmes sont aussi 20 % à penser que les prix immobiliers à la vente au cours des six derniers mois ont plutôt augmenté, sachant que le syndicat d'agents immobiliers chiffre à 7,8 % la baisse des prix sur douze mois à fin septembre 2009, par rapport aux douze mois précédents. Toutefois, 47 % des sondés ont conscience de cette baisse des prix.

L'étude n'en est pas moins intéressante dans la mesure où elle révèle que les Français jettent un regard morose sur le marché immobilier. 61 % des sondés estiment que la situation économique n'est pas propice à l'achat d'un bien. Et 90 % la jugent peu ou pas du tout favorable à la vente ? ce qui témoigne qu'ils perçoivent une situation de blocage du marché. 34 % déclarent d'ailleurs rencontrer des difficultés à revendre leur bien.

Autre fait notable, la plupart des personnes interrogées ont le sentiment qu'il est difficile d'obtenir un crédit immobilier (80 % de l'échantillon dont 34 % estiment que « ce n'est pas du tout facile »). Ce qui fait dire à la Fnaim que, « en dépit des efforts déployés par les banques pour assouplir les conditions de crédit, il semblerait qu'un réel frein psychologique persiste sur les facilités de financement ». Patrick Siksik, président de la chambre Fnaim Provence-Alpes-Côte d'Azur relève : « Les budgets des jeunes ménages sont souvent grevés d'une multitude de petits crédits à la consommation, ce qui amoindrit d'autant leur capacité à emprunter. » Au-delà, c'est la confiance qui fait défaut. L'indicateur de confiance des ménages, mesuré par l'Insee, est tombé très bas. Les trois quarts des personnes sondées par l'Ifop s'estiment touchées par la crise dont 29 % de manière forte ; 18 % seulement déclarent d'ailleurs avoir l'intention d'acheter un bien immobilier, sachant que l'échantillon compte 66 % de propriétaires, 30 % de locataires et 4 % des personnes logées à titre gratuit.

Face au retournement du marché dont la Fnaim estime le recul à 18,7 % sur un an, le syndicat d'agents immobiliers plaide à nouveau en faveur du remplacement du système de la déduction fiscale des intérêts d'emprunts immobiliers au profit du doublement du prêt à taux zéro (PTZ) dans l'immobilier ancien, à l'image de ce qui a été décidé dans le neuf. Mais Bercy pour l'heure s'y refuse. Le PTZ dans l'ancien a de fait, selon certains observateurs, favorisé la hausse des prix, même s'il a eu la vertu de faciliter l'accession à la propriété.

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