L’immobilier français toujours à la recherche de données fiables

Face aux manques de données précises sur l’état de tension du marché immobilier français, un réseau d’agences a entrepris la création d’ un indicateur précis sur les prix qui s’adressera aux acteurs privés et publics.
Mathias Thépot
En France, il faut moins de deux acheteurs pour un vendeur pour que les prix de l'immobilier baissent.

Le 1er juillet 2014, les prix de l'immobilier à Paris auront baissé d'entre 3% et 4% par rapport à aujourd'hui. C'est le réseau immobilier meilleursagents.com qui l'assure en s'appuyant sur son nouvel indicateur de tension immobilière (ITI). Selon son créateur, il est innovant dans la mesure où ses prédictions ne dépendent pas d'une anticipation -par nature incertaine- d'évolution d'un facteur déterminant de l'offre ou de la demande de logement (taux d'intérêt de crédits, fiscalité, conjoncture économique, aides de l'État etc…). Car l'ITI mesure très précisément le rapport entre le nombre d'acheteurs en recherche active et le nombre de vendeurs à un instant T.

Les prix augmentent quand il y a plus de 3 acheteurs pour un vendeur

A partir des données collectées et d'un constat empirique, meilleursagents réussit à discerner que sur un marché immobilier où il y a moins de 2 acheteurs pour un vendeur, la tendance des prix est à la baisse ; pour un marché où il y a entre deux et trois acheteurs pour un vendeur, la tendance est à la stabilisation des prix, et lorsqu'il y a plus de 3 acheteurs pour un vendeur, les prix augmentent.

En recoupant son ITI avec l'évolution des taux d'intérêt de crédits immobiliers sur les 6 derniers mois, meilleursagents arrive même à prévoir l'évolution des prix… dans les 6 mois qui suivent. Ces 6 mois correspondent en réalité au "délai d'intégration de l'information par les acheteurs et les vendeurs dans leur manière d'aborder le marché", indique-t-on à la direction scientifique de meilleursagents. Ils sont encore durant cette période influencés par la "tyrannie de la valeur passé".

A Paris, avec 1,2 acheteur pour un vendeur, les prix baissent

Pour prouver la fiabilité empirique de son indicateur, le président fondateur de meilleursagents Sébastien de Lafond prend l'exemple de Paris, où le réseau possède des données très précises dans chaque rue : En 2010, la Capitale comptait 6 fois plus d'acheteurs en recherche active que de vendeurs. Cette période a été marqué par une forte croissance des prix, qui a ensuite ralenti en 2011, moment où les acheteurs n'étaient plus que quatre fois plus nombreux que les vendeurs. Et aujourd'hui, "on ne compte plus qu'1,2 acheteur en recherche active pour un vendeur à Paris, ce qui explique la tendance baissière des prix", explique Sébastien de Lafond.

Le marché immobilier français manque cruellement de données précises

Certes, la fiabilité de l'ITI de meilleursagents ne résisterait pas à un choc macroéconomique et financier majeur comme ce qu'on a pu connaître en 2008, mais l'initiative mérite que l'on s'y arrête. Ce, à un moment où le marché immobilier français manque cruellement de données permettant de le cerner précisément.

Si cet indicateur s'adresse naturellement aux acheteurs, aux vendeurs, et aux professionnels de l'immobilier, les pouvoirs publics auraient peut-être aussi intérêt à le suivre. Ne serait-ce que pour anticiper les futures retombées fiscales liées à l'immobilier. Mais aussi et pourquoi pas, dans l'élaboration des politiques d'urbanisme pour mieux cibler les zones de tension.

Mathias Thépot

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 18
à écrit le 17/01/2014 à 20:19
Signaler
ILS NE PASSERONT PAS Après 6 mois de terrorisme immobilier sans succès de la part des agences immobilières, magazines et radios au sujet de la « baisse de prix des appartements » pour essayer de faire peur aux propriétaires, en ce début d’année c’es...

le 17/01/2014 à 21:13
Signaler
Vous vous faites des nœuds au cerveau pour tordre la réalité selon vos désirs. On a aujourd'hui un effet qualité indéniable. Les biens qui se vendent sont des biens de qualité, avec peu de défaut. D'où un prix au m² pas vraiment représentatif de la r...

le 17/01/2014 à 22:11
Signaler
« J’ai retiré mon bien de la vente car je n’ai pas trouvé mieux pour protéger mon argent que mon propre appartement » : Et quand on cessera de libérer des impôts ces braves dames qui estiment avoir le droit de réquisitionner l'immobilier? Les taxes s...

le 18/01/2014 à 7:36
Signaler
Ils peuvent l'attendre longtemps le retour des subventions à présent que la tragédie Sarkozy est terminée.A moins qu'on en redemande en 2017.

le 18/01/2014 à 7:42
Signaler
"Il faudra payer le prix de nos besoins ou de nos envies et arrêter de chercher un mouton à 5 pattes tout en sachant qu’ils en ont 4." Ce ne serait pas plutôt toi qui recherche le maximum d'argent facile sans travailler? Tu parles du mouton à 5...

le 20/01/2014 à 7:54
Signaler
Débat comme d'habitude passionné lorsqu'il touche l'immobilier en France... Si des personnes (pas toujours retraitée d'ailleurs) décident de retirer leur bien de la vente pour en conserver la jouissance en ces périodes incertaines, en quoi cela est-i...

le 20/01/2014 à 12:20
Signaler
Laissons faire le marché sans aides pour faire grimper les prix, en effet.

le 20/01/2014 à 12:22
Signaler
Laissons la nature reprendre ses droits, le logement s'adaptera alors à la solvabilité des gens.

à écrit le 17/01/2014 à 17:45
Signaler
Le titre de La Tribune : "L’immobilier français toujours à la recherche de données fiables" L'évidence : une bulle, par nature c'est difforme, aucune données n'est possible sur se taille qui croit en permanence, personne ne sait ou et quand elle v...

à écrit le 17/01/2014 à 13:26
Signaler
A partir de 2 acheteurs / 1 vendeur; les prix baissent: le monde publiait hier un coeff de 0.7 acheteur / 1 vendeur en France avec Paris & lyon > 1; donc 1.2: 1.2 c'est déjà bien, bien inférieur à 2. Les acheteurs de maitenant font de bien mauvaises...

le 20/01/2014 à 9:39
Signaler
Chouette un adepte de la secte de la bulle! Mais arrêtez-donc de nous bassiner avec l'explosion de "la bulle" qui est censé nous exploser à la gueule à chaque début d'année depuis 10 ans...

le 20/01/2014 à 14:26
Signaler
Bulle ou pas, c'est une question de sémantique. Ce qui est quasiment certain, sauf amélioration sensible de l'environnement économique français ou création de nouvelles subventions à l'achat, c'est que nous sommes entrés depuis 2012 ou 2013 selon les...

à écrit le 17/01/2014 à 12:16
Signaler
venez me voir ....

à écrit le 17/01/2014 à 9:20
Signaler
Nombre d'agences immobilières qui s'ouvrent. Si cela grimpe c'est que la bulle n'est pas dégonflée.

à écrit le 17/01/2014 à 9:16
Signaler
Beaucoup ont préféré placer dans l'immo fantasmant sur le fait que "ça monte toujours". Quand les taux longs vont eux remonter dans un marché déjà en baisse, ils vont tous paniquer. J'ai revendu en 2012 et ai finalement préfére devenir locataire afin...

à écrit le 17/01/2014 à 8:56
Signaler
"la direction scientifique de meilleursagents". Tout un programme! (Immobilier). Qui peut croire qu'une telle "direction" existe chez un intervenant sur le marché immobilier ? Meilleursagent s'intéresse-t-il au marché lunaire ou aux parcelles de terr...

le 18/01/2014 à 8:38
Signaler
Vous m'avez fait rire, mais après vérification, surprise, il ont bien un agrégé de mathématiques Maître de Conférence à Dauphine. Constitue t-il à lui tout seul la fameuse Direction et travaille t-il vraiment où prête t-il seulement son titre, je l'i...

à écrit le 17/01/2014 à 7:58
Signaler
Tout vat tres bien madame la marquise...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.