Le viager n'attire plus les Français

Vieux de près de douze siècles, l'achat immobilier par viager arrive à bout de souffle et les Français ne lui font plus confiance.
Hugo Baudino
L'argument financier prend le pas sur l'aspect moral.*

Le glas pourrait bientôt sonner définitivement pour le viager. Ce dispositif d'acquisition immobilière, introduit pour la première fois dans le droit français en 876 par Charles II, serait victime du désamour des Français, selon une étude YouGov pour Guy Hoquet publiée à l'occasion du salon national de l'immobilier qui se déroule du 13 au 15 octobre à Paris.

Pourtant, ce n'est pas dû à un manque de connaissance du dispositif. En effet, 8 Français sur 10 savent ce qu'est le viager et 48% le connaissent même parfaitement. Le viager permet d'acheter un bien immobilier à un autre particulier en lui versant une rente jusqu'à son décès, qui peut être assorti d'une somme de départ appelée "bouquet". L'acheteur ne peut donc occuper les lieux qu'après la mort du vendeur, car ce dernier conserve l'usufruit du bien de son vivant.

Seulement 5% des 1.004 personnes interrogées dans le cadre de l'étude se déclarent tout à fait prêtes à acquérir un bien immobilier via ce type de procédure. 10% se déclarent "plutôt prêtes", ce qui fait un solde de 16% pour les personnes globalement prêtes à acheter en viager. En revanche, 46% des sondés se déclarent "pas du tout prêts" et 26% "pas vraiment prêts". Ainsi, ce sont près des 3/4 des Français qui rejettent le viager comme mode d'acquisition.

L'impossibilité de s'installer immédiatement pose problème

Et la principale raison qui les dissuade, c'est l'incapacité à s'installer immédiatement dans le logement (cité par 42% des sondés). En effet, le viager reste un processus d'acquisition immobilière qui peut coûter beaucoup d'argent, et le fait de n'avoir aucune certitude quant à la disponibilité du bien peut repousser. Le risque financier est justement le deuxième critère dissuasif, cité par 39% des personnes interrogées. Enfin, 23% des sondés trouvent cette pratique moralement discutable.

Le désamour des Français vis-à-vis du viager pourrait donc enterrer définitivement ce dispositif incongru, qui revient en partie à parier sur la date de décès du vendeur. Sur les 850.00 transactions dans l'ancien réalisées dans le réseau Guy Moquet en 2016, moins d'1% étaient réalisées en viager.

*Graphique réalisé par notre partenaire Statista.

Hugo Baudino

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 13
à écrit le 16/10/2017 à 9:06
Signaler
A l'instar des US, il existe ici un systeme analogue mais aux mains de l'Etat. En bref, une personne agee proprietaire de son logement peut demander des ressources financieres qui seront donnees au prorata du prix de dit logement. Une fin d'existence...

à écrit le 14/10/2017 à 22:01
Signaler
Aucun intérêt de vendre en viager, les risques que l'acheteur soit défaillant sont bien trop important. La rente est imposée alors que la plus value ne l'est pas après 30 ans

à écrit le 14/10/2017 à 16:01
Signaler
Et on dit que l'humain n'a pas évolué. Bref que ce soit l'absence de demande qui tue le système reste quand même aberrant, comme vous dites c'est incongru mais surtout totalement incohérent. On imagine que des fortunes ont du se faire il y a dou...

le 16/10/2017 à 9:18
Signaler
Votre énième diffamation a bien entendu été signalée

à écrit le 14/10/2017 à 15:12
Signaler
Bien évidemment l'exemple de Jeanne Calment qui a survécu à son acheteur en viager, un notaire, n'est pas une bonne pub pour ce type d'investissement !

à écrit le 14/10/2017 à 14:17
Signaler
Le viager libre existe aussi, l'acheteur prend immédiatement possession du bien, il peut l'habiter ou le louer . Bien sûr, le bouquet ou la rente est plus élevé.

à écrit le 14/10/2017 à 14:03
Signaler
les gens qui vendent en viager veulent un gros bouquet pour changer de voiture, partir en maison de retraite, etc etc, puis veulent une bonne rente pour payer voyages et medicaments sur les 35 ans qu il leur reste a vivre...... vaut mieux payer cash...

à écrit le 14/10/2017 à 13:49
Signaler
c est pourtant un bon systeme qui permettrait de financer la dependance sans devoir taxer les actifs. Evidement, l heritier potentiel doit faire une croix sur l heritage, ce qui dans une france conservatrice pose des problemes mais vaut il pas mieux ...

à écrit le 14/10/2017 à 12:19
Signaler
Vu l'allongement de la durée de la vie, le viager est devenu un puits sans fond ... comme dans le film du même nom.

à écrit le 14/10/2017 à 10:21
Signaler
La lettre de Guy Hoquet

à écrit le 14/10/2017 à 10:20
Signaler
Une tante a un système qui ressemble (via un notaire) mais avec une date, à 82 ans elle quittera sa maison, car ne sera plus chez elle (si l'acheteur qui habite à côté, verse bien le dû chaque mois sinon il perdra tout !). Je ne sais pas le nom de ce...

le 14/10/2017 à 14:04
Signaler
une tontine

le 14/10/2017 à 14:05
Signaler
@photo73: il existe en Amérique du Nord le "reverse mortgage". Ce système permet au propriétaire d'emprunter sur sa maison et de rester dans les lieux jusqu'à son décès. En finale, si l'emprunt n'a pas été totalement remboursé (avec les intérêts bien...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.