Immobilier : les bonnes affaires de la "vente à la bougie"

La "Semaine nationale des ventes aux enchères notariale" permet d'acheter, du 14 au 18 juin 42 biens immobiliers aux enchères, qui se déroulent à Paris. Reportage.
La vente à la bougie se pratique depuis plusieurs siècles. Ici l'édition 2009 de la "semaine nationale des ventes aux enchères notariale"

Quinze minutes avant le début des enchères, la salle est déjà pleine pour cette nouvelle journée de la « semaine nationale des ventes aux enchères notariales », qui se déroule du 14 au 18 juin. En tout, 42 biens immobiliers, surtout parisiens, seront vendus au plus offrant. Studios, deux pièces, mais aussi biens d'exception comme ce quatre pièces avec terrasse donnant sur la croisette, ou cet hôtel particulier avec jardin situé Villa Montmorency (Paris XVIe), mis à prix à 2 millions d'euros. Dans cette salle avec vue sur la place du Châtelet à Paris, plusieurs dizaines d'acheteurs s'alignent contre les murs, faute de places assises. « Tant mieux, commente un acheteur, on voit mieux la bougie ».

En effet, ces ventes notariales se déroulent toujours selon le rite des « enchères à la bougie ». Le principe : les enchères courent jusqu'à ce qu'une grande bougie soit éteinte. En réalité, la ventes cesse bien avant. Lorsque plus personne ne surenchérit, le notaire demande à ce qu'une nouvelle bougie, beaucoup plus courte, soit allumée, puis une dernière (annoncée à voix haute comme étant le « dernier feu »). Lorsque la dernière est éteinte sans nouvelle enchère, le bien est adjugé. Si une enchère intervient pendant ce laps de temps, on recommence le processus.

Ainsi, un quatre pièces de 80 mètres carrés à Saint-Maurice (94) a pris 15.000 euros en quelques secondes, trois acheteurs ayant enchéri pendant que la dernière bougie se consumait. Mais la durée de ces bougies est variable, de trois à une quinzaine de secondes. Mieux vaut avoir le nez creux et les nerfs solides.

Ce qui n'est pas le cas de tous les acquéreurs. On trouve en effet ici des jeunes couples intéressés par un seul bien, comme des retraités privilégiant les biens déjà occupés par un locataire, et, bien sûr, des pros de l'immobilier... Un trentenaire peu averti montre quelque chose à un ami. « Ne levez pas la main, Monsieur, je risque de prendre l'enchère », rappelle le commissaire priseur.

De fait, acheter un logement de cette façon n'a pas grand-chose à voir avec un achat classique. Pour y participer, le financement doit être déjà bouclé et un chèque de « consignation » doit être déposé auprès du notaire chargé de la vente. Son montant ? 20 % de la mise à prix. Bien sûr, il est restitué si vous ne raflez pas la mise. Mieux vaut intégrer l'ensemble des coûts avant de déterminer jusqu'où on est prêt à aller. Car, outre les classiques frais de notaires, il faut s'acquitter de frais de publicité (1 %, parfois 2 %, du montant de la vente) et des frais d'adjudication. La bonne affaire peut donc se révéler parfois trompeuse... Second risque : contrairement à un achat immobilier classique, la vente n'est pas annulée si l'on n'obtient pas son crédit, et le délai de réflexion de 7 jours est supprimé.

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