Hausse d'impôts : Fillon brise le tabou

Pour Nicolas Sarkozy et son gouvernement, la réduction des niches fiscales n'était pas une hausse d'impôts. Jusqu'à maintenant...

Le tabou présidentiel qui consistait à ne jamais reconnaître une hausse des impôts même avec la réduction des niches fiscales amorcée par le budget 2011 au nom de la réduction des déficits vient de voler en éclat. Et ce par la voix même d'un Premier ministre François Fillon qui agit comme si ses jours étaient comptés à son poste, ce qui se murmure un peu partout.

La réduction des niches fiscales engagée par le gouvernement correspond à une augmentation d'impôts mais pas généralisée, a en effet déclaré dimanche François Fillon. Invité de l'émission Capital, sur M6, le Premier ministre a affirmé avoir toujours admis que la suppression de ces avantages fiscaux revenait à augmenter les impôts, alors que droite et gauche se livrent une bataille sémantique sur le sujet.

"Je l'ai toujours dit. C'est une augmentation d'impôts, bien sûr, mais ce n'est pas une augmentation généralisée et cela correspond à une liberté de choix", a-t-il précisé. Ces avantages fiscaux, qui amputent les recettes de l'Etat, seront réduits d'au moins 12,5 milliards d'euros en 2012, après un effort de près de dix milliards en 2011. Ce "coup de rabot" doit contribuer, avec la réduction des dépenses publiques, à dégonfler les déficits publics français, que le projet de budget 2011 doit ramener de 7,7% fin 2010 à 6% du PIB l'an prochain.

Interrogé sur le bouclier fiscal, mesure emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon dit vouloir le garder "tant qu'on a pas réformé en profondeur notre fiscalité". Il souligne que la proposition de députés de la majorité de supprimer simultanément le bouclier fiscal et l'Impôt sur la fortune (ISF) représente "trois milliards d'euros de recettes de moins pour l'Etat". "Dès lors, il faut trouver des recettes alternatives. Pierre Méhaignerie et d'autres proposent d'augmenter l'impôt sur le revenu", explique-t-il.

"Il faut quand même qu'on se pose la question de savoir si c'est bien de plus taxer le travail et de moins taxer le capital et le patrimoine. Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution", ajoute-t-il. Le Premier ministre ne précise pas si une suppression du bouclier fiscal et de l'ISF pourrait intervenir avant l'élection présidentielle de 2012.

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