Une Rolex avant 50 ans...

Par Jérome Stern  |   |  594  mots
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... serait un signe de réussite ? Pour les collectionneurs, d'autres marques retiennent l'attention: le marché des montres anciennes ne connaît pas la crise, il est particulièrement actif. Il est aussi sélectif, assez loin du "bling bling" et de la spéculation. Car le temps vaut de l'or...

C'est un objet d'attrait quasi-exclusivement masculin : 95% des collectionneurs - ceux qui possèdent plus de 3 montres répertoriées - sont des hommes aisés et passionnés. Comme pour les amateurs d'automobiles anciennes, si la carrosserie est importante, le moteur est essentiel : c'est le mécanisme qui détermine le prix de la montre, seuls les mouvements manuels s'avérant dignes d'intérêt, les "à quartz" n'étant même pas cotés. Plusieurs marques dominent le marché, avec pour chacune des modèles de référence, anciens ou réédités. Les plus recherchées sont Breguet, Breitling, IWC, Jaeger-Lecoultre, Patek Philippe, Rolex, Vacheron-Constantin. Depuis peu, la demande porte sur certains modèles moins onéreux d'Audemars-Piguet, Blancpain, Cartier, Longines, Omega, Panerai, Tag Heuer, voire Bell & Ross, Lip, Movado, Universal ou Zénith.

Quatre critères déterminent la valeur d'une montre de collection : la rareté avec des montres uniques ou de petite série, le mythe, car à certains modèles est attachée une légende, la complication, avec des mécanismes complexes et l'authenticité, une montre d'origine, même au cadran rayé, vaudra toujours plus qu'un exemplaire aux rouages refaits. Sans parler des faux, innombrables, vendus en grande partie dans les bazars et sur Internet.

Avant d'acheter, mieux vaut s'y connaître et faire appel à un professionnel : une montre de collection s'acquiert dans un magasin spécialisé ou dans les salles des ventes. Si la majorité des imitations est décelée par les experts, il est des contrefaçons de plus en plus sophistiquées. Les amateurs sont friands de complications : la sonnerie (fonction réveil), le tourbillon (qui compense l'action de la gravitation), le quantième perpétuel (fuseau horaire, phase de la lune,...)...
Si quelques montres vintage (plus de 20 ans d'âge) peuvent coûter très cher, comme une Patek Philippe 1527 de 1943 adjugée 4 millions d'euros à Genève ce printemps, la majorité se décompose en trois catégories tarifaires. Le haut de gamme, au dessus de 20.000 euros telle une Rolex Daytona 6263 de 1973, le moyen de gamme au dessus de 5.000 euros comme une Vacheron Constantin Piccolino vers 1940 et l'entrée de gamme ainsi une Heuer Carrera de 1970, plus de 2.000 euros.

Sous cette barre, on peut trouver certains modèles délaissés, tels le Chronographe Swisss des années 1950, les montres Tudor, une sous-marque de Rolex ou une Eternamatic Kontiki, qu'il faut préférer aux très nombreuses montres récentes que sortent régulièrement chaque saison les marques, surtout de luxe, peu appréciées des collectionneurs. Après quelques années de spéculation - qui demeure encore pour certains acheteurs, notamment asiatiques - le marché est porteur. Les spécialistes estiment que les cotes moyennes ont été multipliées par trois en dix ans, mais cette plus-value concerne moins de 20% des modèles vintage, surtout s'ils sont accompagnés de leur boite d'origine et d'un certificat.

Le 3 août, à Monte Carlo, Tajan met aux enchères 170 modèles divers, à partir de 800 euros tel ce chronomètre Ulysse Nardin, beaucoup de modèles étant estimés entre 1.500 et 5.000 euros, par exemple un Omega Quantième perpétuel de 1950 ou une Rolex Oyster Perpetual vers 1970.

Plus chères, une Patek Philippe Pagoda1997 (22.000 euros), une Jaeger Lecoultre Master Eight de 2006 (30.000 euros) ou une Rolex Comex Sea Dweller vers 1977 (40.000 euros). La vacation se termine avec l'adjudication de stylos, dont plusieurs Montblanc, de 300 à 1.500 euros avec en vedette, un exemplaire "Pompidou" de 2007 (15.000 euros).

Le 3 août, Café de Paris, Monte Carlo, renseignements : www.tajan.com