Les Fabius, amateurs d'art

La famille de l'ancien Premier ministre est une des plus grandes dynasties d'antiquaires français. Ses objets, de très grande qualité, témoignages d'un goût raffiné, sont mis aux enchères dans une des plus importantes ventes de ce genre jamais présentées. Mythique pour les amateurs de sculptures du XIXème siècle.
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François Fabius (1944-2006), frère de Laurent, ancien Premier ministre, était le dernier de la dynastie familiale à diriger la galerie d'antitiqués créée par Elie, venu de Lorraine à Paris en 1882 et un des fondateurs de ce qui allait devenir le syndicat professionnel des antiquaires. Succédant à son père André et ses oncles, qui avaient eux-mêmes repris la tradition en 1937, François était un des plus grands spécialistes du XIXème siècle, notamment en ce qui concerne les sculptures et les bronzes. Toute la famille a baigné dans l'amour de l'art : ce n'est pas par hasard que Laurent est aujourd'hui actionnaire de la SVV Piasa et qu'il a récemment écrit un livre sur ses peintures préférées.

Le fonds de la galerie est mis en vente conjointemement par Piasa et Sotheby's les 26 et 27 octobre: 384 pièces de grande qualité, estimées autour de 10 millions d'euros. Avec en vedette, deux sculpteurs du XIXème. Le premier, Jean Baptiste Carpeaux (1827-1875) très apprécié par François Fabius puisque 69 lots de cet artiste sont représentés, notamment deux esquisses en terre cuite de la "Danse" (80.000 euros), une ancienne épreuve retouchée d'"Ugolin" (70.000 euros), un buste "La candeur" en marbre (150.000 euros) ou le plâtre original "La Rieuse" (70.000 euros, photo). Et surtout, le groupe "Daphnis et Chloë", estimé autour du million d'euros.

Sculpteur surtout animalier, genre très apprécié au XIXème siècle, Antoine-Louis Barye (1795-1875), que Théophile Gaultier nommait le "Michel-Ange de la ménagerie", est à l'honneur. Une de ses oeuvres maitresses "Thésée et le Minautaure", première version en bronze à patine brune est estimée 300.000 euros, un "Eléphant", pièce unique fondue en 1832 devrait partir aux alentours de 500.000 euros, un autre "Elephant écrasant un tigre" autour de 250.000 euros et un plus modeste "Tigre dévorant un gavial", vers 1845, vers 70.000 euros. A noter que le marché des bronzes animaliers de cette époque, y compris ceux de Barye, a fait l'objet de nombreuses épreuves et tirages, souvent de qualité moyenne, parfois de bonne tenue, parfois postérieures et souvent fausses. Ici, on trouve à la fois l'original, l'artistique et l'authentique, avec des estimations, pour une cinquantaine de pièces, débutant à 4.000 euros.

La vacation propose également, une commode en placage de bois de violette attribuée à Charles andré Boulle, époque Louis XIV (500.000 euros), un secrétaire en marqueterie à abattants Louis XVI estampillé Topino (120.000 euros), une toile "A la Salle Graffard" de Jean Béraud (500.000 euros) ou une paire de vases Médicis en porcelaine de Sèvres de 1811 par Jean-François Robert (800.000 euros).

Les 26 et 27 octobre, 76 rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris, renseignements: www.sothebys.com ou www.piasa.fr

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