Les "Dinky Toys" : une nostalgie qui coûte cher

Par Jérôme Stern  |   |  590  mots
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C'est un marché de passionnés et de connaisseurs: les petites autos en métal, surtout de la marque Dinky Toys, très en vogues dans les années 1950-70, sont aujourd'hui adjugées à des adultes à la recherche de souvenirs de leur jeunesse. Prêts à payer cher un jouet en parfait état ... qui sera précieusement exposé en vitrine.

La marque Dinky Toys (jouets précieux) a été créé en Angleterre en 1934 d'abord pour proposer des modèles réduits pour accompagner les trains éléctriques de
Hornby-Meccano. Mais c'est surtout dans les années 1950-1970 que ces petites voitures en métal, reproduisant le plus précisément un authentique modèle au 1/43ème,
ont connu leur plus grand succès, notamment en France où Meccano en avait repris la fabrication. A tel point que l'usine hexagonale de Bobigny a produit 7 millions
d'exemplaires en 1951. C'est la découverte par la marque du zamac, alliage de zinc, aluminium, magnésium et cuivre, plus léger et moins onéreux que le plomb utilisé
jusqu'alors qui fait « la Dinky »: en 1938, on compte déjà près de 300 références et jusqu'en 1948, faute de caouchouc disponible, les roues sont en métal plein. Des
modèles aujourd'hui très recherchés, tout comme ceux, plus tardifs, en série limitée.

Après guerre, la production française reprend les moules anglais puis créé ses propres modèles avec des référencements qui permettent aujourd'hui aux collectionneurs
d'établir les cotes. En 1964, la société est vendue, mais la marque est conservée. En 1972 Dinky Toys présente ses derniers modèles français, une Renault 4 PTT et un
Peugeot G7 Pompier. En 1974 la production est espagnole puis devient chinoise début 1990. Aujourd'hui la marque est américaine et l'on évoque à nouveau des
rééditions...

Les collectionneurs de « petites voitures » sont particulièrement nombreux en France: aujourd'hui adultes à la recherche de leurs souvenirs d'enfance, ils sont prêts à
dépenser plus de 1.000 euros pour un modèle rare (mais la plupart des Dinky Toys valent moins de 100 euros) qui sera exposé dans une vitrine . Si les marques CIJ,
Corgy, Matchbox, Minalux, Norev, Solido, Tekno-Marklin ont leurs amateurs, Dinky Toys reste la préférée. Les cotes sont établies en fonction d'une classification NB
(Neuf en boîte modèle pouvant avoir d?infimes éclats ou rayures dans une belle boîte d?origine), N (Neuf comme ci-dessus, mais sans boîte), TBEB (Modèle en très bon
état d?origine avec quelques petits éclats ou rayures dans une boîte en bon état), TBE (Très bon état mais sans boîte). BE (Modèle en état d?origine, avec éclats ou
rayures), EM (Modèle en état d?origine ayant de nombreux éclats ou rayures), ME (Mauvaise état ) et RPT (Modèle repeint), les boites étant elles mêmes classées en 3
catégories. La présence d'une boite (sur laquelle est exposé le modèle) peut tripler le prix d'une voiture.

Grande spécialiste des jouets anciens, la galerie de Chartres (Eure et Loir) organise régulièrement des vacations dédiées. Ce sera encore le cas le 19 novembre (deux
séances, 249 lots à 10 heures, 375 lots à 14 heures) dans une vente où plusieurs Dinky Toys devraient dépasser les 2.000 euros, par exemple une camionette Citroën
Bleue Baroclem ou une Peugeot 504 avec leurs boites d'origine, la majorité des voitures cotant entre 40 et 200 euros. A noter que si dans les ventes d'objets d'art la
plupart des enchères sont pénalisées de frais allant jusqu'à 30%, dans cette vacation ces frais sont limités à 17,94%.

A signaler, pour ne pas faire de jaloux: le 3 décembre, la galerie de Chartres proposera une grande vente de poupées anciennes, dont certains modèles dépassent les
1.500 euros.

Le 19 novembre, Galerie de Chartres (Eure et Loir), renseignements: www.interencheres.com