Depuis la réforme des retraites de 2003, dite loi Fillon, la durée d'assurance doit évoluer de manière à maintenir constant son rapport avec la durée moyenne de versement de la retraite. En ce cas, si l'espérance de vie augmente, alors la durée d'assurance doit faire de même. Sur ce principe, et selon les calculs du COR (Conseil d'orientation des retraites), Xavier Bertrand a affirmé que la durée de cotisation allait augmenter d'un trimestre pour atteindre 166 trimestres pour les assurés nés en 1955 et après. Pour mémoire, lors de la présentation de la réforme des retraites 2010, il était question de 166 trimestres... à l'horizon 2020. À ce rythme où va-t-on s'arrêter ?
Selon l'Insee « l'espérance de vie a progressé de façon spectaculaire depuis le milieu du XVIIIe siècle (27 ans pour les hommes et 28 ans pour les femmes). Pour les femmes, l'espérance de vie à la naissance a triplé en 250 ans. Il est légitime de penser que cette augmentation de la durée d'assurance n'est pas sur le point de ralentir. Pour mémoire, elle a été de 5 trimestres en 5 ans (160 trimestres pour les assurés nés en 1948, 165 trimestres pour les assurés nés en 1953 et 1954). De plus, elle est basée sur l'espérance de vie estimée par l'Insee cinq années plus tôt, donc sous-évaluée.
Peut-on raisonnablement imaginer qu'il faudra un jour avoir validé 200 trimestres, soit 50 ans de cotisations, pour obtenir le taux plein ? Faudra-t-il encore augmenter l'âge légal ?
Notre système de retraite a été une nouvelle fois rafistolé avec la réforme des retraites 2010. Espérons que la prochaine réforme s'attaquera de front au problème et le repensera de A à Z.