La prime Sarkozy va doper la croissance

Par Sara Sampaio  |   |  387  mots
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Selon l'Insee, 1 milliard d'euros pourrait être reversé aux salariés au deuxième semestre. La croissance atteindrait 2,1% en 2011.

Adopté le 15 juin par l'Assemblée nationale, la prime salariale voulue par Nicolas Sarkozy pourrait contribuer à une accélération significative des salaires. L'Insee, qui a présenté jeudi ses prévisions de croissance pour l'ensemble de l'année 2011, a estimé que près d'un milliard d'euros serait redistribué par ce biais aux salariés aux troisième et quatrième trimestres. Il s'agit «d'un ordre de grandeur déterminé par ce que les entreprises pourraient verser sans détériorer leurs taux de marge», a précisé Sandrine Duchêne, chef du département conjoncture de l'Institut.

La revalorisation du Smic ? indexée sur une inflation qui dépassera 2,2% à la fin de l'année ? et les négociations salariales, limitées par le fort taux de chômage mais tout de même existantes, feront le reste : le salaire moyen par tête nominal (SMPT) augmenterait de 2,9% en 2011, après 2,1% en 2010. Selon Jean-François Ouvrard, à l'Insee, la prime salariale pourrait contribuer à hauteur de 0,3 point à la hausse de 1% du SMPT prévue au troisième trimestre. La progression des prix, liée à la hausse des matières premières alimentaires notamment, pèsera sur les salaires. Le pouvoir d'achat ne gagnera ainsi que faiblement du terrain : +1% en 2011, après +0,8% en 2010.

La reprise en France se confirmerait toutefois en 2011 : le PIB augmenterait de 2,1% sur l'année, après 1,4% en 2010, franchissant de justesse la prévision gouvernementale de 2%. Le deuxième trimestre s'annonce difficile (+ 0,2% après +1% au premier), en raison d'un contexte international moins porteur et d'une consommation des ménages en berne (-0,4%, après +0,6% au premier trimestre) en raison de la fin de la prime à la casse.

Les beaux jours reviendraient donc au second semestre, où l'Insee prévoit une hausse de 0,5% du PIB par trimestre. Sur l'ensemble de l'année, l'économie serait portée par l'effort important d'investissement des entreprises et des ménages (+ 3,8%, après -1,4% en 2010) et une certaine stabilité de la consommation (+1,2%, après 1,3% en 2010). Au total, la demande intérieure contribuerait pour 1,7 point à la progression du PIB. La variation des stocks compterait pour 1 point, tandis que le commerce extérieur l'amputerait de 0,6 point. L'emploi marchand poursuivrait son amélioration avec 225.000 postes créés sur l'année, contre 198.000 en 210. Le chômage baisserait à 9% à la fin de l'année, contre 9,2% au premier trimestre.