Télétravail et farniente, halte aux idées reçues

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  328  mots
Copyright AFP (Crédits : AFP)
Travailler de chez soi et pouvoir s'adonner au farniente? A en croire les télétravailleurs interrogés dans le cadre d'une enquête publiée vendredi, associer ces deux notions est une idée reçue, car le télétravail augmente le temps et la charge de travail.

Travailler chez soi, c'est travailler plus? Selon une étude réalisée de mai 2011 à février 2012 auprès de 350 télétravailleurs, par l'Obergo, observatoire spécialisé dans le télétravail avec le soutien de la CFDT-cadres, ce mode d'organisation du travail engendre une augmentation du temps de travail pour 64% d'entre eux. Il apporte également un surcroît de charge de travail à 22% d'entre eux, et un fort ressenti sur ce sujet, manifesté lors d'entretiens individuels.

Dans le même temps, le télétravail reste perçu comme très positif car il apporte une amélioration de la qualité de vie personnelle à neuf salariés sur dix, des marges de liberté dans la gestion du temps (83%), une diminution du stress lié aux transports (81%) ou encore une amélioration perçue de la productivité pour l'entreprise (77%).

9% de télétravailleurs en France

Le télétravail fait l'objet d'un accord national interprofessionnel (ANI) décidé en 2005. Depuis, des accords ont été signés dans de nombreuses entreprises comme Alcatel-Lucent, France Télécom ou encore la Banque de France. Toutefois, selon les dernières données disponibles, seuls 9% de salariés "télétravaillent" en France, alors que le taux dépasse 20% dans le Nord de l'Europe et aux Etats-Unis et s'échelonne entre 15% et 20% dans le reste de l'Europe.

L'Obergo formule des préconisations pour réussir la mise en place du télétravail, à destination à la fois des salariés et des entreprises. L'observatoire suggère notamment aux salariés d'"accepter l'idée de vivre le paradoxe" d'une meilleure qualité de vie au prix d'une charge de travail accrue, d'avoir négocié un contrat écrit avec l'employeur ou encore d'avoir une aptitude à l'autonomie.

Du côté des entreprises, l'Obergo préconise entre autres qu'elle soit pleinement convaincue que le télétravail est bon pour la productivité et qu'elle accepte l'idée que cette organisation du travail repose sur la confiance mutuelle employeurs-salariés.