J-7 : dernier week end de campagne

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  1110  mots
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Encore une semaine à tenir pour les Français et les deux candidats. Après Dominique de Villepin, c'est au tour de Dominique Strauss-Kahn de s'inviter dans la campagne. Nicolas Sarkozy et François Hollande ont répondu à la lettre de François Bayrou. A lire également: Mediapart publie un document confortant la thèse d'un financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime libyen et 81% des électeurs FN se disent en situation d'insécurité économique.

Alors que les deux finalistes du second tour se multiplieront dans les médias et les meetings ce week end, Dominique Strauss-Kahn s'invite dans la campagne. Après Dominique de Villepin qui s'en est pris à Nicolas Sarkozy dans une tribune publiée dans Le Monde, l'ancien directeur général du FMI s'en est également pris au président sortant.

Dans un entretien publié hier sur le site du « Guardian » britannique, l'ancien directeur général du FMI accuse ses ennemis politiques liés au camp de Nicolas Sarkozy et à l'UMP d'avoir anéanti sa candidature à l'Élysée en orchestrant l'affaire Nafissatou Diallo à New York. « Peut-être ai-je fait preuve de naïveté politique mais je ne croyais tout simplement pas qu'ils iraient aussi loin. [...] Je ne pensais pas qu'ils pourraient trouver quoi que ce soit pour m'arrêter », a-t-il expliqué au journaliste américain Edward Jay Epstein, qui publiera lundi le récit de son enquête sur l'affaire du Sofitel de Manhattan.

Concrètement, l'ancien ministre PS affirme avoir été placé sous écoute par les services secrets français plusieurs semaines avant son arrestation. Il accuse des agents liés à Nicolas Sarkozy d'avoir intercepté des conversations téléphoniques et d'avoir fait en sorte que la femme de ménage guinéenne porte plainte auprès de la police new-yorkaise. Mardi 1er mai, le président de la Cour suprême du Bronx, Douglas McKeon, devrait en outre se prononcer sur la tenue du procès civil intenté contre DSK par la femme de chambre qui l'accuse d'agression sexuelle.

Nicolas Sarkozy a réfuté samedi lors d'une réunion publique à Clermont-Ferrand les accusations de Dominique Strauss-Kahn relançant la thèse d'un complot politique à propos de l'affaire du Sofitel de Manhattan en lui demandant de "s'expliquer avec la justice" et "d'épargner aux Français ses commentaires".

François Bayrou au centre de toutes les attentions.

Nicolas Sarkozy et François Hollande ont répondu à la lettre que leur avait adressée François Bayrou, le président du Modem qui avait récolté près de 10% des voix lors du premier tour le 22 avril.
Sans surprise, ils sont prêts à se pencher avec abnégation sur les dossiers les plus chers au candidat centriste : désendettement, moralisation de la vie publique, lutte contre la désindustrialisation. Il n'y a que sur l'éducation, faute de mesures fortes, qu'ils sont les moins convaincants.

Nicolas Sarkozy sera en meeting à Clermont Ferrand samedi et à Toulouse dimanche. François Hollande sera à Bercy dimanche.

Selon Mediapart, la Libye était bien prête à financer la campagne de Sarkozy en 2007

Le site français d'information Mediapart a publié samedi un document signé d'un ex-dignitaire libyen affirmant que le régime de Mouammar Kadhafi avait accepté en 2006 de financer à hauteur de "50 millions d'euros" la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans ce document en arabe, Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye, fait état d'un "accord de principe" pour "appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d'une valeur de cinquante millions d'euros". Le 12 mars, Nicolas Sarkozy avait qualifié de "grotesque" un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par Mouammar Kadhafi.

L'avocate de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, citée par Mediapart, a affirmé que son client "n'était pas présent à la réunion indiquée dans le document" mais qu'"il pense que ce document est crédible, vu la date et les personnes qui apparaissent".

Deux tiers des Français en situation d'insécurité économique, 81% pour les électeurs de Marine Le Pen

Plus de deux tiers (67%) des Français sont "inquiets et pas rassurés" quant à l'évolution de leur propre situation économique et financière, le pessimisme le plus élevé se mesurant auprès des électeurs de Mme Le Pen (81%), selon un sondage Ifop/Sud Ouest publié samedi.

Les électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle apparaissent comme la catégorie la moins inquiète quant à sa future situation financière (50%). Ceux de Jean-Luc Mélenchon (65%), de François Hollande (65%) et de François Bayrou (63%) font preuve d'une défiance plus forte, en ligne avec celle de l'ensemble des Français.

Parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures l'inquiétude est moindre que chez l'ensemble des Français mais s'élève tout de même à 55%. A contrario, la proportion de personnes se déclarant "inquiètes et pas rassurées" culmine à 74% parmi les employés et 75% parmi les ouvriers, dont 30% se disent "très inquiets". Une différence nette d'inquiétude est également notée entre les habitants de la région parisienne (60%), ceux des communes urbaines de province (66%) et ceux des zones rurales (72%).

Selon cette enquête réalisée du 26 au 27 avril auprès d'un échantillon de 978 personnes selon la méthode des quotas, seuls 33% des Français se disent "confiants et rassurés" et la part des interviewés ressentant une inquiétude intense (19%) est beaucoup plus élevée que celle des plus optimistes (3%).

La déléguée générale adjointe de l'UMP enflamme Twitter

La polémique Rosso-Debord (UMP) ne désenfle pas sur Twitter. C'était le sujet le plus discuté en France samedi en début d'après-midi. La déléguée générale adjointe de l'UMP a accusé dans la nuit Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande, d'appartenir au "Conseil de la communauté marocaine de l'étranger", une instance créée en 2007 par le roi Mohammed VI. Si Najat Vallaud-Belkacem en a été membre, ce n'est plus le cas. Dans le "contexte électoral", "ce n'est pas moi qui suis visée, attaquée, soupçonnée" mais "une certaine idée de la France" et "le droit à la double nationalité", a répliqué la responsable socialiste.

Parmi ces tweets, Manuel Valls: "Nouvelles attaques odieuses et nouveaux mensonges de l'#UMP. Ca suffit !". Pour la sénatrice PS Laurence Rossignol, "l'UMP est sans limites" et "l'attaque (...) n'est que haine rageuse". "La seule double nationalité qui convient à l'UMP, c'est la double appartenance UMP/FN", a-t-elle écrit. En privé, à l'UMP, certains n'apprécient guère cette stratégie de "boules puantes". "C'est ce qui s'appelle faire feu de tout bois. On va finir par se brûler", a déclaré à l'AFP un ancien ministre UMP.

Corinne Lepage met le cap sur Bercy

Corinne Lepage, qui a appelé à voter Hollande dès avant le premier tour, participera pour la première fois à un meeting de soutien au candidat PS dimanche à Bercy, selon l'entourage de l'ex-ministre de l'Environnement de Jacques Chirac.