L'Espagne, elle aussi gangrenée par le travail au noir

Par latribune.fr  |   |  357  mots
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Selon une récente étude, l'économie souterraine représenterait 21,5% du PIB espagnol

Il n'y a pas qu'en Grèce que le travail au noir gangrène l'économie locale. Si les autorités européennes semblent se focaliser sur le cas hellène, l'Espagne est, elle aussi, minée par ce phénomène. Comme le révèle une étude réalisée par la fondation espagnole des Caisses d?Epargne. L'économie souterraine représenterait ainsi 21,5% du PIB en Espagne. Il y aurait plus de 4 millions de travailleurs au noir alors que l?Espagne affiche un taux de chômage record en zone euro avec 25% de la population active. A l'origine de cette montée en puissance : la détérioration des conditions économiques, précise l'étude qui ajoute pourtant que cette pratique a débuté en période de croissance économique en raison de la forte augmentation des impôts. Et qui dit accroissement de la pression fiscale dit renforcement du travail au noir.

Et comme d'habitude, soucieuses de conserver leur compétitivité, les entreprises auraient favorisé les emplois au noir. Pour certains économistes, la croissance de cette économie officieuse n?est qu?une résultante passagère liée à la dégradation de l?économie. Elle devrait se réduire dès que la situation économique du pays s?améliorera. Pour d?autres, la situation est plus inquiétante, elle montre la persistance en Espagne d?usages éloignés des standards européens et nécessite des mesures permettant un meilleur contrôle et une analyse plus en phase avec la réalité du marché de l?emploi. le FMI va-t-il tenter la aussi de remettre les choses en ordre ? On retrouve, par ailleurs, les mêmes symptômes dans les autres pays du sud de la zone euro. Outre la Grèce, L?activité en Italie ou au Portugal reste «gangrenée» par le travail au noir.Le développement de cette économie officieuse n?est pas sans incidence sur la situation économique du pays. Elle agit comme une concurrence déloyale face aux entreprises qui cotisent, mais surtout elle priverait l?Espagne de 30 milliards de recettes supplémentaires, ajoute l'étude.