Privatisation de la Royal Mail : les syndicats préparent le retour à l'envoyeur

Par latribune.fr  |   |  366  mots
Le gouvernement britannique a lancé, jeudi, la privatisation de la Royal Mail / Reuters.
Le gouvernement britannique a lancé, jeudi, la privatisation de la Royal Mail. Son service postal national fera son entrée en Bourse dans les "prochaines semaines". Les syndicats prévoient un mouvement de grève de grande ampleur pour manifester leur opposition au projet.

A peine lancée et déjà contestée. Les syndicats britanniques sont montés au créneau, jeudi 12 septembre, après le lancement officiel de la privatisation de la Royal Mail, le service postal national. Le gouvernement conservateur a ainsi annoncé, hier, son entrée en bourse dans les "prochaines semaines", qui devrait valoriser l'entreprise - près de cinq fois centenaire - à hauteur de 3 milliards de livres (3,5 milliards d'euros). Il s'agit de la plus grande privatisation depuis celles menées dans les années 1980 par l'ex-Premier ministre conservateur Margaret Thatcher. Londres doit ainsi céder 51% des parts qu'elle possède dans le service.

"C'est un jour important pour le Royal Mail, ses employés et ses clients (...) Le gouvernement agit pour assurer un avenir sain au groupe", a commenté le ministre du Commerce, Vince Cable. Sur Twitter, le Premier ministre, David Cameron, a écrit que cette privatisation avait "pour but de permettre l'investissement, et d'assurer un service de première classe qui est crucial".

Une pétition de 160.000 signatures

Une campagne "Save our Royal Mail" a déjà été lancée sur Internet. Elle a mis en ligne une pétition ayant recueilli quelques 160.000 signatures, qui a été envoyée à David Cameron début septembre. "Les personnes âgées, les habitants de zones rurales et les petites entreprises vont être particulièrement pénalisés par les inévitables hausses tarifaires et suppressions de services qui vont suivre", a estimé Mario Dunn, son directeur de campagne. D'après un sondage YouGov pour le Sunday Times, 70% des Britanniques sont opposés à cette privatisation.

"Nous allons continuer à lutter contre cette privatisation et les conséquences potentielles d'une vente sur les emplois", a déclaré Dave Ward, le secrétaire générale de la Communication Workers Union (CWU). Une source syndicale, reprise par The Guardian, a averti que les grèves seraient planifiées pour causer un "maximum de perturbation" et produire "une semaine de chaos nationale".

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