Le Medef propose aux syndicats une "délibération sociale" sur le licenciement économique

Par latribune.fr  |   |  571  mots
La présidente du Medef, Laurence Parisot, qui s'exprimait ce jeudi devant la presse avant que ne démarre l'assemblée générale de l'organisation patronale, a proposé aux organisations syndicales d'entamer une "délibération sociale" sur une nouvelle modernisation du marché du travail, qui pourrait inclure une réforme du droit de licenciement.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a proposé ce jeudi aux organisations syndicales d'entamer une "délibération sociale", moins formelle qu'une négociation, sur une nouvelle modernisation du marché du travail, qui pourrait inclure une réforme du droit de licenciement.

L'objectif, selon "Le Figaro", serait triple: rendre les licenciements économiques plus rapides, les sécuriser juridiquement pour limiter les recours devant les prud'hommes et permettre aux entreprises de licencier avant même d'être en difficulté financière.

Priée de dire si une telle proposition n'était pas susceptible de provoquer la colère des syndicats, elle a répondu qu'elle ne jetait "absolument pas d'huile sur le feu". "C'est une vraie provocation", a déclaré Olivier Besancenot, le dirigeant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), sur France Inter, estimant que l'objectif était de "faire en sorte qu'on ait de moins en moins recours aux prud'hommes".

Laurence Parisot a également proposé une délibération sociale sur le paritarisme patronat-syndicats, "sur ce qui doit relever ou pas du rôle des partenaires sociaux, sur son fonctionnement" (gouvernance, financement, modalités de contrôle, méthodes de gestion).

La méthode de la délibération sociale, "proposée il y a un peu plus de deux ans", "a porté ses fruits", a-t-elle déclaré. "Cela permet, sans engagement de part et d'autre, d'avoir une réflexion partagée et si possible un diagnostic commun, de hiérarchiser les problèmes et de se dire oui ou non nous sommes prêts à négocier".

Laurence Parisot a jugé également ce jeudi lors de l'Assemblée générale du Medef que les entreprises françaises se montraient "admirables" dans la crise. "C'est dur, mais on tient le coup. Et qu'on ne vienne pas nous dire que nous profiterions de cette affreuse tempête, de ces vents adverses, pour délocaliser ou licencier", a-t-elle déclaré.

Pointant à l'inverse "la part de responsabilité des Etats", Laurence Parisot a notamment fustigé "la trop grande légèreté avec laquelle les politiques ont laissé s'installer des normes comptables tout simplement néfastes".

L'intervention publique dans la crise n'est "ni un cadeau aux entreprises ni un sauvetage qui légitimerait des interventions tous azimuts", a-t-elle estimé, appelant l'Etat à "laisser l'entrepreneur entreprendre" et à "ne pas s'immiscer" dans la gestion des entreprises. Auparavant, elle avait jugé qu'il n'était "ni normal ni souhaitable que l'Etat décide des rémunérations des chefs d'entreprises", alors que le président américain Barack Obama a annoncé un plafonnement des salaires des patrons qui recevraient l'aide publique.

Un nouveau conseil exécutif pour l'organisation patronale

Le Medef a également renouvelé ce jeudi une partie de son conseil exécutif, chargé de définir la politique générale du mouvement. Quatorze nouveaux membres ont rejoint ce conseil, qui en compte 45. Parmi eux figurent Robert Durdilly, président de l'Union française de l'électricité (UFE), Franck Esser, président de la Fédération française des télécoms, deux nouvelles fédérations adhérentes du Medef, ou encore Christine Pujol, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Toutes les personnalités proposées par la présidente du Medef, Laurence Parisot, ont été réélues, notamment la dirigeante d'Areva, Anne Lauvergeon, ou le président de BNP Paribas, Michel Pébereau.

  (retrouvez le discours complet de Laurence Parisot)