Faut-il aider les DOM-TOM ?

Par latribune.fr  |   |  703  mots
Nicolas Sarkozy a annoncé ce vendredi la mise en place "sans délai" d'un Conseil interministériel de l'Outre-mer, après 24 jours de grève générale en Guadeloupe, neuf en Martinique, et un appel à la grève générale lancé à la Réunion jeudi soir. Que pensez-vous de cette crise ? Donnez votre avis ci-dessous dans l'espace commentaire.

Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi en Conseil des ministres la mise en place "sans délai" d'un Conseil interministériel de l'Outre-mer, après 24 jours de grève générale en Guadeloupe, neuf en Martinique et un appel à la grève lancé jeudi soir à la Réunion, selon le texte de son intervention publié par l'Elysée.

"Cette crise sociale aux Antilles doit nous interpeller collectivement (...) c'est pour cette raison que je souhaite que l'on mette en place, comme je m'y étais engagé pendant la campagne présidentielle, un conseil interministériel de l'Outre-mer, sans délai", a déclaré Nicolas Sarkozy devant le gouvernement.

"Ce conseil se réunira, dans les prochains mois, pour faire des propositions sur la rénovation de la politique menée par l'Etat en Outre-mer", a poursuivi le chef de l'Etat.

"Plus que jamais, l'Etat doit être juste, il n'est au service d'aucun groupe, d'aucune catégorie sociale (...) la société antillaise a le sentiment aujourd'hui qu'elle n'est pas entendue. Nous devons continuer à nous battre, tous les jours, pour que la République fasse une plus grande place à tous ceux qui incarnent la diversité de la France", a insisté Nicolas Sarkozy.

En Martinique où la grève dure depuis huit jours, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, a présenté jeudi 39 propositions qu'il a soumis au collectif intersyndical "du 5 février", qui proteste "contre la vie chère et pour l'emploi".

La grève se complique en Martinique d'une polémique entre communautés, après la diffusion d'un reportage de Canal Plus dans lequel un riche entrepreneur de la minorité békée (descendants d'esclavagistes blancs), Alain Huygues-Despointes, expliquait "vouloir préserver sa race".

Et vous que pensez-vous de cette crise dans les DOM-TOM ? Etes-vous favorable ou non à un plan de soutien pour l'outre-Mer et sous quelle forme ? Donnez votre avis ci-dessous dans l'espace commentaire.

A la Réunion, le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives a appelé jeudi soir à une journée de grève générale et de manifestation le 5 mars, avec des revendications très semblables à celles entendues aux Antilles.  Le syndicat Force Ouvrière a mentionné de son côté un risque en Guyane, dans un communiqué demandant à l'Etat de trouver des solutions "avant que ne s'embrase la totalité de l'Outre-mer".

Yves Jégo a ainsi indiqué à l'AFP, vendredi, que les mesures d'Etat validées mardi par le Premier ministre pour les Antilles - anticipation du RSA, aide au logement - seront applicables aussi à la Réunion et à la Guyane.

Enfin, la première secrétaire du PS Martine Aubry a affirmé craindre, dans un entretien au "Parisien-Aujourd'hui en France", "une propagation des événements qui agitent les Antilles", et réclame de "tout faire pour que cela n'arrive pas".

Négociations rompues en Guadeloupe

En Guadeloupe, la situation est toujours bloquée ce vendredi. Le Mouvement des entrepreneurs de Guadeloupe (MEG) a rendu publiques jeudi soir cinq propositions dont "une prime trimestrielle de pouvoir d'achat" de 150 euros nets, "non soumise à cotisations salariales et patronales", qui risque de se heurter au refus de l'Etat.

De même, le comité guadeloupéen LKP, à l'origine de la grève, a rompu les négociations jeudi devant le refus du Premier ministre, François Fillon, de compenser une hausse prévue de 200 euros des bas salaires par un allègement des charges salariales.

Le blocage de la situation incombe aux seuls partenaires sociaux, a estimé vendredi le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. "Nous avons proposé d'apporter la contribution de deux médiateurs (...) mais c'est aux partenaires sociaux de prendre leurs responsabilités et de travailler pour reprendre les discussions", a-t-il répété.

L'appel de 11 organisations de gauche

Ce vendredi, onze organisations de gauche, notamment le NPA d'Olivier Besancenot, le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et Lutte ouvrière, ont lancé un "appel unitaire" de soutien aux "travailleurs de Guadeloupe, Martinique, Guyane et de la Réunion" qui se traduira par une manifestation lundi à Paris, qui débutera à 18h Place Clichy. "Le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion est le nôtre. Il est exemplaire", annonce leur communiqué.