Nicolas Sarkozy se rendra en Guadeloupe, les négociations salariales reprennent

Par latribune.fr  |   |  531  mots
Nicolas Sarkozy se rendra en avril en Guadeloupe afin d'ouvrir une série d'Etats généraux sur la situation dans les collectivités ultra-marines. Les négociations entre partenaires sociaux ont rouvert jeudi soir, sur la base de nouvelles propositions des médiateurs du gouvernement.

Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi le lancement d'une consultation dans les départements d'Outre-mer (Dom) français pour réfléchir à une "autonomie économique" de ces territoires. Ce processus étalé sur trois mois pourrait commencer dès vendredi par une réunion interministérielle sous la présidence du Premier ministre François Fillon, a déclaré le chef de l'Etat aux élus de l'IOutre-mer, qu'il recevait à l'Elysée.

Seront organisées, dès le calme revenu en Guadeloupe et en Martinique, des "états-généraux" dans chaque collectivité d'Outre-mer, a-t-il ajouté. "J'ouvrirai moi-même ce cycle de consultations locales en me rendant en Guadeloupe", a-t-il précisé.

En attendant, le chef de l'Etat a promis un effort supplémentaire de l'Etat de 580 millions d'euros en faveur des quatre DOM, dont 280 millions au titre du revenu minimum de solidarité (RSA).

Nouvelles propositions des médiateurs

Par ailleurs, les négociations entre partenaires sociaux, qui avaient été rompues le 8 février, reprendront jeudi à 16 heures en Guadeloupe (21 heures à Paris) sur la base de nouvelles propositions des médiateurs, a-t-on appris auprès de Matignon.

Les médiateurs proposent de négocier une hausse de salaire, qui sera octoyée par le patronat sous la  forme d'une prime exceptionnelle mensuelle pendant deux ans, qui ne sera pas soumise aux charges patronales et salariales, a précisé un conseiller du Premier ministre, François Fillon.

Cette prime, qui doit profiter aux 45.000 salariés guadeloupéens touchant l'équivalent de 1,4 smic, pourrait permettre aux négociateurs d'aboutir, estime-t-on de source proche du dossier. Elle ne serait toutefois pas applicable immédiatement car son versement serait lié à l'application du revenu de solidarité active (RSA), qui n'est pas prévue avant plusieurs mois.

Le montant ou la fourchette exacte d'une telle prime n'ont pas été précisées, mais le patronat avait proposé de 35 à 120 euros mensuels, selon les secteurs d'activité, la richesse et la taille de l'entreprise. Son montant doit faire l'objet de négociations et la prime sera soumise, selon l'AFP, à la contribution sociale généralisée (CSG), à la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) et à l'impôt sur le revenu. En revanche, cette non-recette pour les organismes sociaux ne sera pas compensée par l'Etat.

Parallèlement, les médiateurs proposeront que les futurs bénéficiaires du RSA, environ 25.000 personnes, puissent le cumuler avec la prime. Le cumul des deux mécanismes permettrait d'aboutir à la somme de 200 euros de hausse pour les bas salaires réclamée par le LKP, le collectif à l'origine de la paralysie de l'île.

Elie Domota, leader du LKP, s'est cependant, jeudi, dit "méfiant" quant au contenu des nouvelles propositions gouvernementales. "Nous écouterons puis nous étudierons", a-t-il déclaré.

La formule des médiateurs comportant des exonérations de charges est au final proche des revendications exprimées dès le début de la grève générale par le LKP.  Par ailleurs, le principe d'exonération, d'abord rejeté par le gouvernement qui redoutait une extension à l'ensemble de l'Outre-mer, voire à la métropole, est posé dans la loi sur l'Outre-mer de juillet 2008, qui doit être bientôt examinée par le Sénat.