Rémunération des patrons : le Medef refuse l'ultimatum du gouvernement

Par latribune.fr  |   |  276  mots
Le Medef "n'a ni les moyens ni même le désir" d'imposer un cadre à la rémunération des chefs d'entreprise qui licencient ou recourent massivement au chômage partiel comme le demande le gouvernement, a déclaré ce matin Laurence Parisot sur Europe 1.

Alors que s'ouvre ce jeudi une journée de manifestations et de mobilisation sociale, la présidente du Medef Laurence Parisot a donné sur Europe 1 une fin de non-recevoir à la demande du gouvernement d'encadrer la rémunération des chefs d'entreprise qui licencient ou recourent massivement au chômage partiel.

Le Medef n'a "pas les moyens, ni même le désir d'imposer quelque chose qui dépend de la relation contractuelle entre le mandataire social et son entreprise, via les décisions du conseil d'administration", a-t-elle déclaré.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, et le ministre du Travail, Brice Hortefeux, avaient demandé mardi au Medef et à l'Association des entreprises de France (Afep) de définir un "dispositif opérationnel" d'encadrement de la rémunération des dirigeants en temps de crise "avant le 31 mars". 

Nicolas Sarkozy avait également souhaité, dès le 18 février, que "les dirigeants mandataires sociaux dont l'entreprise met en oeuvre un plan social d'ampleur ou recourt massivement au chômage partiel, renoncent à la part variable de leur rémunération".

Par ailleurs, de nombreux éditorialistes estiment dans la presse de ce jeudi que la charge de Laurence Parisot contre la journée de grève n'aura servi qu'à mettre de l'huile sur le feu et à contribuer au succès de la mobilisation. Ce matin, la présidente du Medef a affirmé sur Europe 1 que "ce qu'elle avait dit avait été légèrement déformé", tout en précisant qu'elle ne "retirait rien" des accusations de "démagogie" portée contre les grèves. Elle a demandé d'"arrêter de désiger" les chefs d'entreprise comme des "bouc-émissaires".