Sarkozy prêt à amplifier les aides face à la crise

Par latribune.fr  |   |  653  mots
Dans un discours censé expliquer sa politique économique, le Président de la République a affirmé ce mardi soir : "si la situation devait se dégrader, nous ferions davantage".

Nicolas Sarkozy a-t-il voulu montrer qu'il avait entendu la colère des centaines de milliers de manifestants du 19 mars dernier? Intervenant mardi soir à Saint-Quentin dans l'Aisne, sur les terres de son ex-ministre de l'emploi et nouveau secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, il a lancé : "si la situation devait se dégrader, nous ferions davantage".

Il a annoncé que les premiers résultats du plan de relance lancé par le gouvernement feraient l'objet d'une évaluation avec les partenaires sociaux "avant l'été". Il a d'ores et déjà annoncé la mise en place de "commissaires à la réindustrialisation" dans les bassins d'emploi en difficulté.

Le Chef de l'Etat veut aussi protéger davantage les jeunes, touchés par la remontée du chômage. Ils feront l'objet d'un plan d'urgence "avant le 15 avril".

Pas question à l'inverse de protéger les patrons et certains de leurs excès éventuels. Après les affaires Valeo (parachuté doré) et Société Générale (stock-options), Nicolas Sarkozy a exigé la fin des "bonus" en cas de plan social ou d'aide de l'Etat : "il ne doit plus y avoir de parachutes dorés. Il ne doit plus y avoir de bonus, de distribution d'actions gratuites ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l'Etat, qui met en oeuvre un plan social d'ampleur ou qui recourt massivement au chômage partiel. Percevoir une grosse rémunération en cas d'échec, ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête", "qu'un dirigeant qui a mis son entreprise en difficulté puisse partir avec un parachute doré ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête". En cas de plan social ou de chômage partiel, "on recourt aux fonds publics. Et il n'est pas honnête de les utiliser à autre chose que le redressement de l'entreprise" ou de les utiliser "pour rémunérer des gens qui ne le méritent pas".

Sécurité économique mais aussi sécurité physique: le Chef de l'Etat qui a été ministre de l'Intérieur a annoncé un projet de loi pour avril afin de lutter contre les  bandes violentes, avec des peines pouvant aller jusqu'à trois mois de prison pour leurs membres et la requalification en délit pour toute intrusion dans un établissement scolaire, référence à la récente "descente" d'une bande armée dans un lycée de Gagny, en Seine Saint-Denis.

Plus globalement, le Président de la République a déclaré: "dans une crise de cette nature, face aux risques qu'elle recèle, on ne peut pas se contenter d'être responsable que de son parti, de son entreprise ou de son syndicat. Dans une crise aussi profonde, aussi grave, chacun d'entre nous, quelle que soit la place qu'il occupe dans la société, a une responsabilité morale. Chacun d'entre nous doit s'interroger sur les conséquences de ce qu'il dit et de ce qu'il fait. Chacun d'entre nous doit s'efforcer de ne pas céder à la démagogie, car comme toujours la démagogie enfantera le populisme. Chacun d'entre nous doit se demander tout le temps si ce qu'il décide est juste car la crise, avec les sacrifices qu'elle impose, rend l'injustice encore plus insupportable".

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy s'est dit  favorable à une "taxe carbone" qui "permettra de faire participer les importations au financement de notre protection sociale" et de lutter contre le "dumping environnemental".

Enfin, sur un tout autre sujet, lié au développement du Grand Paris qui divise majorité et opposition, il a lancé : "j'ai bien l'intention d'agir encore plus radicalement avec le système de transport francilien, à bout de souffle, saturé", et qui impose "tous les jours à des millions de franciliens une vie infernale. A la fin du mois d'avril nous prendrons des décisions à la hauteur du défi que représente l'amélioration de la vie quotidienne de 12 millions de Français.