Pour Eric Woerth, "il ne faut surtout pas augmenter les impôts"

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Pour limiter les déficits publics plombés par la crise économique, il ne faut "surtout pas augmenter les impôts", a déclaré le ministre du Budget, Eric Woerth, qui estime que la pression fiscale en France "est déjà beaucoup trop élevée". La solution, pour le ministre, est de "limiter la dépense", notamment en continuant à réduire les effectifs de la fonction publique.

Pour redresser les finances publiques de la France et arrêter de creuser la dette, "la clef, c'est de limiter la dépense publique", a martelé le ministre du Budget, Eric Woerth, qui s'exprimait lundi lors d'un colloque de la Fondation internationale de finances publiques. "Ce n'est surtout pas d'augmenter les impôts dans un pays où la pression fiscale est déjà beaucoup trop élevée", a-t-il affirmé.

Et pour réduire la dépense, "une des priorités, c'est de continuer à réduire les effectifs de la fonction publique, même en période de chômage", a ajouté le ministre.

Eric Woerth a par ailleurs largement attribué le creusement des déficits publics de la France à la crise économique. Il a ainsi indiqué qu'environ 60 des 100 milliards de déficit de l'Etat prévus pour cette année étaient liés à la crise (plan de relance, manque à gagner pour l'Etat).

"Les éléments qui ont amené ce déficit de crise, les dépenses publiques supplémentaires" comme par exemple "les dépenses sociales, notamment le chômage", "ne se résorberont pas tout de suite", a-t-il averti. Par ailleurs, les recettes fiscales "ne reviendront peut-être pas au même niveau qu'auparavant", car "une partie des recettes était liée au prix des actifs", a expliqué le ministre en se référant à l'impôt sur le patrimoine, comme les actifs financiers ou l'immobilier "qui se sont dépréciés avec la crise".

Même ton peu optimiste du côté de la Commission européenne, qui a ce lundi nettement dégradé ses prévisions pour les finances publiques françaises. Le déficit public, qui a dépassé dès 2008 la limite de 3% autorisée dans l'Union européenne, à 3,4%, devrait ainsi, selon Bruxelles, augmenter nettement à 6,6% en 2009 et 7% en 2010 (contre 5,4% en 2009 et 5% en 2010 prévus jusqu'ici). Bruxelles a déjà lancé une procédure pour déficit excessif contre la France, lui accordant jusqu'en 2012 pour ramener son déficit public sous 3% du PIB.