La Banque de France prévoit un recul du PIB de 0,6% au deuxième trimestre

Par latribune.fr  |   |  577  mots
Selon la Banque de France, le PIB français devrait encore baisser de 0,6%. Pour le premier trimestre 2009, elle tablait déjà sur une baisse de 0,8%. On connaîtra le chiffre réel vendredi. Conséquence logique, le déficit budgétaire se creuse à fin mars, sous l'effet notamment de moindres recettes. Celles liées à l'impôt sur les sociétés se sont effondrées de plus de 90% en un an.

La Banque de France a dévoilé hier sa première estimation pour le PIB (produit intérieur brut) français au deuxième trimestre. Selon elle, il  devrait encore baisser de 0,6%.

Pour le premier trimestre 2009, la Banque de France (BdF) tablait déjà sur une baisse de 0,8%. On connaîtra le chiffre réel vendredi. En mars dernier, dans sa dernière note de conjoncture, l'Institut national de la statistique et des études économiques prévoyait un recul  de 1,5%.

Le dernier chiffre connu est celui du quatrième et dernier trimestre 2008 qui avait connu une chute de 1,1%.

Hier, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, puis le Premier ministre François Fillon, ont préparé les esprits à une révision de la prévision de croissance annuelle du gouvernement, qui prévoit actuellement un recul du PIB de 1,5%, recul qui pourrait atteindre 2,5% voire 3%.

Conséquence inéluctable de ce ralentissement, le déficit budgétaire du pays s'est creusé à 43,7 milliards d'euros fin mars 2009, contre 22,5 milliards d'euros à la même date de 2008, notamment sous l'effet du coût du plan de relance et de la baisse des recettes fiscales, a annoncé ce mardi le ministère du Budget. Fin février, le déficit de l'Etat était de 29,9 milliards d'euros.

Au 31 mars 2009, les dépenses totales (budget général et prélèvement sur recettes) atteignent 84,3 milliards d'euros, contre 82 milliards au 31 mars 2008, indique le ministère dans un communiqué. Ces chiffres "traduisent les premiers effets de la mise en oeuvre du plan de relance", qui contribue à hauteur de 13,1 milliards d'euros à l'écart entre fin mars 2008 et fin mars 2009, explique le communiqué de Bercy.

"Les dépenses exécutées au titre du plan de relance s'élèvent ainsi à 1,7 milliard d'euros à la fin du mois de mars (dont 0,5 milliard sur les dépenses d'investissement)", précise le ministère du Budget. Hors plan de relance, l'évolution des dépenses d'une année sur l'autre "n'est pas significative à ce stade de l'année", la baisse de la charge de la dette (-0,6 milliard) s'expliquant par "l'évolution favorable des taux d'interêt appliqués à la dette à court terme".

Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements et hors prélèvement sur recettes), s'établissent quant à elles, à 51,1 milliards d'euros à fin mars contre 69 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 26%. Au 31 mars, les recettes fiscales nettes s'élèvent à 49,3 milliards d'euros, en baisse de 18,4 milliards (-27,2%) par rapport à la même date de 2008. "Cette baisse s'explique principalement par des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises dans le cadre du plan de relance (11,4 milliards d'euros, contre 5,9 milliards le mois précédent)", déclare le ministère.

Reflet de la crise économique sur l'activité des sociétés, les recettes de l'impôt sur les sociétés se sont effondrées avec seulement 1 milliard d'euros engrangés dans les caisses de l'Etat à la fin mars 2009, contre plus de 12 milliards un an plus tôt, soir une chute de 91,8%. L'évolution des recettes fiscales est également affectée par la baisse des recettes nettes de TVA (-4,4 milliards d'euros).

Le produit des recettes non fiscales présente au 31 mars une hausse de 0,4 milliard d'une année sur l'autre, dû notamment à un "encaissement de 337 millions d'euros" versés au titre de la garantie apportée par l'Etat français à la banque franco-belge Dexia pour la sauver de la faillite.