Sarkozy s'invite au Congrès de Versailles pour présenter ses "nouveaux horizons"

Par latribune.fr  |   |  561  mots
Le chef de l'Etat s'exprime ce lundi devant les parlementaires réunis en Congrès au château de Versailles. C'est la première fois depuis la IIIème république qu'un chef de l'Etat s'y exprime. Le président entend exposer sa vision d'un modèle de société pour l'après-crise devant les parlementaires.

Neuf cent vingt parlementaires (577 députés et 343 sénateurs) s'apprêtent à siéger ce lundi 22 juin au château de Versailles pour un Congrès exceptionnel car le président de la république Nicolas Sarkozy va y intervenir. Il s'agit-là d'une nouvelle prérogative constitutionnelle voulue par lui. Ce Congrès accueillera ainsi un chef d'Etat pour la première fois depuis la IIIe République.

17ème Congrès de la Vème République mais la première fois depuis la IIIe qu'un chef de l'Etat s'y exprime

Une cinquantaine de ces parlementaires - PCF et Verts - ont pour leur part décidé de boycotter ce qu'ils dénoncent comme une "mascarade". Le chiraquien Henri Cuq a, lui, "un empêchement". Outre ces élus, les anciens présidents de la République, anciens Premiers ministres et les eurodéputés sont également invités à suivre le discours depuis les tribunes.

C'est Bernard Accoyer qui, en tant que président de l'Assemblée, présidera le Congrès. Il accueillera ainsi Nicolas Sarkozy à 15 heures, au parterre du Midi avec les honneurs de la Garde républicaine. Puis, le président français pénétrera dans l'hémicycle de l'aile du Midi du château et y énoncera son discours. Une fois le chef d'Etat parti, le débat sera ouvert et chaque responsable des neuf groupes parlementaires dispose de dix minutes à la tribune. Une disposition jugée inacceptable par le PS, qui écoutera Nicolas Sarkozy mais refuse une "parodie de débat". Il tiendra un point-presse près de l'hémicycle. Seuls cinq des neuf groupes parlementaires parleront donc. Le premier des 15 parlementaires non inscrits à le demander s'exprime cinq minutes. François Bayrou (MoDem) a dégainé le plus vite avant de passer son tour. C'est finalement Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) qui parlera.

Aux 231.571 euros qu'avait coûté le dernier Congrès sur un après-midi, il faut rajouter cette fois-ci le buffet campagnard à l'Orangerie. "Cela fait cher la conférence de presse", dénonce Martine Billard (Verts). André Vallini (PS) parle de "500.000 à un million d'euros" et propose que les Congrès aient lieu à Paris.

A procédure exceptionnelle, discours exceptionnel ?

Ce ne sera pas un discours de politique générale - apanage du Premier ministre - mais un discours sur le modèle de ceux des présidents américains sur l'état de l'Union, prévient l'Elysée.  La crise économique et financière mondiale, son impact sur la société française et les nouvelles priorités qu'elle impose tiendront une large place dans son discours d'environ une heure. "La crise et les élections européennes l'ont amené à une réflexion sur la France et l'Europe de l'après-crise", explique un de ses conseillers. "Il s'est donné pour mission de tracer les nouveaux horizons qui vont naître de cette situation."

Le chef de l'Etat évoquera cependant les chantiers qu'il compte ouvrir ces prochains mois, comme la réforme territoriale dont pourrait être chargé un nouveau ministère ou la vie après 60 ans, avec vraisemblablement un volet retraite.

Son intervention préludera à un remaniement ministériel attendu dans les prochains jours et rendu nécessaire par l'élection au Parlement européen il y a quinze jours des ministres de la Justice et de l'Agriculture, Rachida Dati et Michel Barnier.