Premiers versements du RSA à 1,3 million de foyers

Par latribune.fr  |   |  425  mots
Le versement du RSA, qui remplace le RMI et l'allocation pour parent isolé, et s'adresse plus généralement aux "travailleurs modestes", démarre aujourd'hui pour 1,3 million de foyers, selon la Caisse nationale d'allocations familiales. S'il permet de cumuler allocation et revenus du travail, il est également accusé par ses détracteurs d'encourager le travail partiel.

Les premiers versements du revenu de solidarité active (RSA) démarrent ce lundi pour 1,3 million de foyers, selon la Caisse nationale d'allocations familliales (Cnaf).

Sur ces 1,3 million de foyers, 1,15 million sont d'anciens bénéficiaires du RMI et de l'API (allocation pour parent isolé), puisque le RSA remplace ces deux allocations, et 185.000 sont de nouveaux inscrits, car le dispositif s'adresse également aux "travailleurs modestes", selon la Caisse nationale d'allocations familiales. 

Pres de 500.000 dossiers de nouveaux inscrits ont été déposés à la Cnaf. Les premiers à toucher leur RSA ce lundi sont ceux qui se sont inscrits avant le 15 juin, ceux inscrits avant le 30 recevront un versement en août.

La Cnaf prévoit que 3,1 millions de foyers bénéficieront à terme du RSA. Les anciens allocataires du RMI recevront un montant identique, soit 454 euros pour un célibataire. Pour les actifs, le montant du RSA dépendra des ressources, de la situation familiale et de l'âge des enfants.

Le RSA, attendu et décrié à la fois, a été conçu pour pouvoir s'additionner aux revenus du travail et encourager ainsi la reprise d'activité. Auparavant, le retour à une activité salariée mettait fin au versement du RMI. La crainte est toutefois qu'il encourage le temps partiel et les bas salaires. Autre sujet d'inquiétude, qu'il coûte plus cher que prévu dans un contexte de crise économique et d'augmentation de la précarité.

"Dire, tout d'un coup, la précarité va ressurgir (à cause du RSA) ... comme si elle n'existait pas !", s'est défendu Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives à l'origine du dispositif, ce lundi sur France Inter. "Le temps partiel subi progresse depuis quinze ans (...), on suivra année après année (...), on prendra des mesures et on fera des accords avec un certain nombre d'acteurs pour qu'ils s'engagent à ne pas augmenter le temps partiel sous prétexte de RSA ", a-t-il déclaré.

Pas de RSA pour les moins de 25 ans

Il n'y aura pas de "RSA appliqué aux jeunes", a par ailleurs indiqué Martin Hirsh. "Juste transposer le même système dès la sortie du système scolaire, cela présente le danger d'aller davantage vers les dispositifs d'aide sociale que vers le travail ou la qualification."

Martin Hirsch espère lundi après-midi arriver à un consensus au sein de la commission de concertation sur la jeunesse, qu'il préside. Cette commission a pour objet de finaliser un "Livre vert" qui permettra de refonder la politique sociale à l'égard des 18-25 ans. Une cinquantaine de recommandations sont attendues.