Grippe A en France : les écoles fermées en cas de pandémie

Par latribune.fr  |   |  510  mots
Le plan contre la grippe A en France pour la rentrée prévoit une fermeture des établissements pouvant aller jusqu'à douze semaines. Aucune solution n'est proposée aux parents mais l'enseignement continuerait via la télévision. De quoi alimenter le débat.

En France comme ailleurs, les vacances scolaires et les fermetures d'établissements qui s'en suivent sont les pires ennemies de la grippe. Par exemple, chaque année pendant les congés de février, le nombre de cas diminue de près de 15%. C'est sur ce constat que le ministère de l'Education nationale, selon les déclarations du ministre Luc Chatel au Figaro ce mercredi, construit son plan d'action en cas de pandémie de grippe A à la rentrée. Une circulaire allant dans le sens d'une fermeture préventive des établissements en cas de cas groupés aurait déjà été distribuée aux recteurs.

D'après ce document, ce sont les préfets, après discussion avec les recteurs et le ministère de l'éducation, qui prendraient la décision de fermer les établissements. La mesure sera locale mais si la contagion progresse, elle pourrait s'étendre à toute la ville. Aucun seuil n'a été fixé et chaque situation sera évaluée au cas par cas. Pour le moment, les fermetures dureraient une semaine mais elles pourraient très vite atteindre douze en cas de pandémie.

D'après Roselyne Bachelot, ministre de la santé, ce scénario risque de se produire au début de l'automne. Le niveau d'alerte basculerait alors de 5a à 6, dernier grade correspondant à une circulation beaucoup plus active du virus. Dans ce cas, la fermeture des écoles et de toutes les structures d'accueil de mineur, y compris les crèches, serait une mesure "indispensable" pour endiguer la maladie. D'après l'European center for disease prevention and control (ECDC), la tranche des 10-19 ans seraient en effet la plus touchée en Europe avec 35% de cas non hospitalisés.

Mais la fermeture des écoles met dans l'embarras les parents d'élèves. Pour le moment, aucune solution de replis ne leur est proposée pour ce qui est de la garde des enfants. Et l'impact d'une telle décision serait encore plus grand d'après des chercheurs franco-britanniques. Ils estiment à titre d'exemple qu'en Grande-Bretagne, une fermeture de trois mois des établissements entraînerait 16% d'absentéisme supplémentaire et un manque à gagner de 0,2 à 1% du PIB.

Malgré ce probable impact économique et le risque de désorganisation, le gouvernement maintient qu'il s'agit de la meilleure solution. Les parents n'auront au moins pas à se soucier des cours puisqu'un plan de continuité pédagogique a été mis en place par le ministère. Il prévoit la diffusion de programme pédagogique sur France culture, France 5 et internet, pour les élèves du CP à la terminale, à raison de six heures par niveau.

Pour le moment, aucun plan de vaccination généralisée des enfants n'a été décidé. La fermeture des établissements doit encore faire l'objet d'une réunion au ministère de l'intérieur ce mercredi. Une cellule de crise sera réunie le 18 août. Enfin, le 25 août, Didier Houssain, directeur général de la santé, s'exprimera devant les inspecteurs d'académie et les recteurs. Une brochure sera également distribuée à 12 millions d'exemplaires.