Une semaine marquée par la présentation de la taxe carbone

Par latribune.fr  |   |  955  mots
A la Une de l'actualité cette semaine, la présentation de la taxe carbone, dont le montant a finalement été fixé à 17 euros par tonne de CO2. La fusion au Royaume-Uni entre Orange et T-Mobile, la vente d'Opel à Magna International et le contrat probable du Rafale au Brésil ont également fait les gros titres.

LES MODALITES DE LA TAXE CARBONE DEVOILEES

Nicolas Sarkozy a rendu ce jeudi les derniers arbitrages sur la taxe carbone, qui entrera en vigueur dès 2010. Le prix de la tonne de CO2 sera fixé initialement à 17 euros, et non 14 euros comme annoncé la semaine précédente par le Premier ministre François Fillon. Cette taxe frappera le pétrole, le gaz et le charbon. Cela représente une hausse de 4,5 centimes par litre de fioul et de gasoil et de 4 centimes par litre d'essence. Le niveau de cette taxe aura vocation à s'élever progressivement. La taxe carbone ne frappera donc pas l'électricité parce qu'elle émet "très peu de CO2" et ne visera que les énergies fossiles, a précisé Nicolas Sarkozy. Cette taxe sera universelle et payée par tous les consommateurs d'énergie. Il s'agit, selon le chef de l'Etat, "d'inciter les ménages et les entreprises à modifier progressivement les comportements" et à préserver l'environnement. La création de la taxe carbone s'accompagnera en outre d'une compensation pour tous les ménages français, sous forme d'une réduction d'impôt sur le revenu ou d'une "chèque vert" pour les foyers non imposables. Cette compensation, pour un ménage avec deux enfants, sera de 112 euros en zone urbaine et de 142 euros en zone rurale. Une "commission indépendante" sera créée pour garantir la transparence "totale" sur les compensations. Pour les entreprises, la taxe carbone sera compensée par la suppression de la taxe professionnelle.

ORANGE FUSIONNE AU ROYAUME-UNI AVEC T-MOBILE

C'est finalement Orange qu'a choisi Deutsche Telekom pour le marier à sa filiale, T-Mobile UK. Le groupe allemand et France Télécom, la maison mère d'Orange, ont trouvé un accord pour créer une coentreprise à partir de leur filiale britannique. La signature définitive devrait intervenir fin octobre. La nouvelle entité ainsi créée totalisera 28,4 millions d'abonnés, soit 37% du marché outre-Manche, annoncent les deux groupes. Elle deviendra le premier opérateur du pays devant O2 (Telefonica) et Vodafone. Son chiffre d'affaires pro forma s'est élevé à 8,8 milliards d'euros en 2008, pour un excédent brut d'exploitation de 2 milliards d'euros. Il est prévu que les marques T-Mobile UK et Orange UK coexisteront pendant au moins 18 mois afin d'atténuer l'évaporation de la base d'abonnés. A l'issue de cette période, le comité de direction de la coentreprise, détenue à parité 50/50, décidera de la nouvelle "stratégie de marque" à adopter. Les deux groupes, annoncent espérer 3,5 milliards de livres (4 milliards d'euros) de synergies de cette fusion relutive dès 2010. Ces synergies vont notamment être réalisées sur les réseaux (deuxième et troisième génération) puisque la coentreprise table sur 20% de stations et 35% de sites en moins avec un déploiement de couverture plus large et plus rapide. Mais ces synergies passeront également par des réductions d'effectifs, des effectifs portés actuellement à 19.029 salariés.

GENERAL MOTORS CHOISIT DE CEDER OPEL A MAGNA, MAIS POSE SES CONDITIONS

General Motors est prêt à céder Opel à Magna International. Mais le conseil d'administration du géant de Detroit a posé des conditions pour la réalisation de cette vente. Peu avant, il avait entériné le principe d'une cession de sa filiale européenne, après avoir étudié ces dernières semaines la possibilité de la conserver grâce à des aides de plusieurs Etats européens. Dans le détail, Magna et son associé, la banque russe, Serbank, vont prendre 55% du capital d'Opel. GM conservera une participation de 35% alors que le personnel détiendra 10% dans la nouvelle entité. Le gouvernement allemand apportera de nouvelles garanties au constructeur. Les syndicats devront donner leur accord écrit pour la restructuration du groupe. Plusieurs points importants seront finalisés dans les semaines qui viennent. GM voudrait notamment mettre des limites au transfert de technologie vers la Russie, afin de préserver ses brevets et sa technologie automobile. En outre, le marché américain sera fermé au nouvel Opel, pour ne pas concurrencer son ancienne maison mère. L'accord définitif sera prêt à être signé "dans l'espace de quelques semaines", pour un bouclage de l'opération dans quelques mois. Cela mettra ainsi fin à plusieurs mois de suspens et de rebondissements. L'équipementier automobile canadien et Sberbank ont été préférés au fonds d'investissements belge RHJ International. Il s'agissait de la piste privilégiée par les syndicats et par le gouvernement allemand, très actif sur ce dossier.

VERS UN CONTRAT POUR LE RAFALE AU BRESIL

Bien placé aux Emirats arabes unis, en lice en Libye et en Suisse, le dernier avion de combat français, le Rafale de Dassault pourrait bien emporter son premier contrat à l'exportation au Brésil. Au cours de la visite éclair que vient d'y effectuer Nicolas Sarkozy, un accord a en effet conclu en vue de négociations exclusives pour l'achat par l'armée de l'air brésilienne, la FAB, de 36 Rafale pour 4,5 à 5 milliards d'euros. Ils devraient être livrés à partir de 2013 pour une période de six ans. Les deux parties se sont données neuf mois pour faire aboutir les négociations. Soit en même temps que la finalisation attendue pour l'achat - via un prêt de plusieurs grandes banques, essentiellement françaises - de quatre sous-marins conventionnels français par le Brésil qui doit aussi acheter des hélicoptères franco-allemands d'Eurocopter, autre grande filiale d'EADS. En échange, le Brésil a obtenu des transferts de technologie qui devrait lui permettre à terme de fabriquer et de vendre des Rafale en Amérique du Sud. La France s'est aussi engagée à acheter 10 à 12 futurs avions militaires brésiliens de transport et de ravitaillement Embraer KC390 pour 500 millions d'euros.