Fillon : le budget 2010 sera "volontariste et vert"

Par latribune.fr  |   |  552  mots
Le chef du gouvernement prévoit un déficit public à 140 milliards, soit 8,2 % du PIB, loin des 7% prévu. Parmi plusieurs mesures annoncées figurent la taxation des retraites chapeaux et des plus-values mobilières et l'augmentation du forfait hospitalier.

Le déficit public de la France atteindra 140 milliards d'euros en 2009, soit 8,2% du produit intérieur brut, annonce le Premier ministre François Fillon dans une interview accordée au Journal du Dimanche, ce ... dimanche 27 septembre. C'est loin de l'objectif de 7-7,5% que le gouvernement s'était fixé. "Mais en 2010, nous ferons voter une loi pluriannuelle qui planifiera une baisse de la dépense publique sur plusieurs années", ajoute François Fillon.

En 2010, ce déficit devra être réduit à "environ 115 milliards en 2010 (...) mais avec une reprise insuffisante de la croissance, les déficits sociaux vont continuer à augmenter", annonce le Premier ministre, qui qualifie le projet de budget 2010, présenté mercredi en conseil des ministres, de "budget de la reprise". Ce budget 2010 contiendra encore des mesures de soutien de l'économie, précise le chef du gouvernement.

- Sont prolongé : le doublement du prêt à taux zéro destiné à soutenir l'immobilier, l'exonération de charges sociales pour les très petites entreprises qui embauchent, le remboursement anticipé du crédit impôt-recherche et la prime à la casse automobile, même si son montant sera ramené dès le 1er janvier de 1000 à 700 euros, avant de passer à 500 euros le 1er juillet.
- La suppression de la taxe professionnelle entraînera six milliards d'euros d'exonérations pour les entreprises, "et même 12 milliards en 2010 grâce à l'effet de trésorerie."
- Pour plus d'"équité", François Fillon annonce que les retraites-chapeaux, le plus souvent destinées à fidéliser les hauts dirigeants dans près de 800 grandes entreprises, seront plus "fortement taxées" sans préciser cependant dans quelle proportion. "Aucun revenu du travail, du capital ou de remplacement ne doit échapper à l'impôt, ni aux contributions sociales", souligne-t-il.
- "Dans le même souci d'équité, les plus-values mobilières seront soumises à cotisations sociales dès le premier euro", ajoute le chef du gouvernement.
- Le Premier ministre dit "comprendre l'esprit" de la fiscalisation des accidentés du travail proposée par la majorité, mais il reste prudent quant à son devenir. "Le gouvernement examinera avec le Parlement toutes les options", affirme-t-il.
- Pour contenir le déficit de la sécurité sociale, le Premier ministre annonce plusieurs mesures attendues comme la hausse du forfait hospitalier, qui passera de 16 à 18 euros en 2010, et le déremboursement de certains médicaments. En échange, il prend l'engagement de ne pas augmenter les cotisations en 2010.
- Le volet écolo du budget sera tenu par une série d'avantages fiscaux pour l'achat de logements répondant aux critères de respect de l'environnement, comme une déduction de 25% des intérêts d'emprunt. Et par la taxe carbone que François Fillon a rebaptisé la taxe anti-carbone. "Je préfère l'appeler ainsi, pour rappeler son objectif", affirme-t-il, persuadé qu'à terme "cette mesure sera acceptée comme un outil efficace au service de l'environnement".

La croissance devrait être négative de - 2,25% pour 2009, mieux que les - 3% précédemment prévu. En 2010, la prévision de croissance, "prudente" selon le Premier ministre, devrait être de + 0,75%. Cependant, le chômage continuera d'augmenter au premier semestre 2010, même si son rythme ralentit. "L'économie française recommencera à créer des emplois quand elle s'approchera des 2% de croissance. J'espère que nous serons sur cette trajectoire courant 2010", affirme François Fillon.