Entre 34,5% et 40% de grévistes à Pôle Emploi

Par latribune.fr  |   |  702  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Entre 34,5% des salariés de Pôle Emploi, selon la direction, et "autour de 40%", selon le Snu-FSU, sont en grève ce mardi. Ils dénoncent "une situation de plus en plus difficile et intolérable" et des "services dégradés pour les usagers", liés notamment à la fusion des Assedic et de l'ANPE et à l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi.

Entre 34,5% des salariés de Pôle Emploi , selon la direction, et "autour de 40%", selon le Snu-FSU, étaient en grève ce mardi, à l'appel de sept syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT, Snpa, SNU, Unsa, Sud emploi), pour dénoncer "une situation de plus en plus difficile et intolérable" et des "services dégradés pour les usagers".

Il s'agit d'une mobilisation record, bien supérieure à celle du 18 juin, où 14% des salariés avaient cessé le travail et près de 100 sites avaient fermé dans le cadre d'un mouvement grève lancé par trois syndicats seulement (Snu-FSU, CGT, Sud emploi ).

Ce mardi, "il y a 322 sites fermés sur 1.500 (Dom compris)" à la mi-journée, a précisé à l'AFP (Agence France Presse) une porte-parole de la direction. De son côté, Noël Daucé (Snu-FSU) a déclaré qu'il espérait que "cette expression d'un malaise social très fort" déboucherait sur "des résultats concrets" notamment lors d'un rendez-vous des syndicats au ministère de l' emploi dans l'après-midi.

La grève devrait durer 24 heures, Sud ayant toutefois appelé le mouvement à se poursuivre mercredi.

La fusion ANPE-Assedic réalisée au 5 janvier 2009 est au premier rang des motifs de protestation. "On a vendu la fusion à l'opinion comme un plus pour les demandeurs d'emploi, mais pour les ex-ANPE comme moi, deux jours de formation ne suffisent pas pour savoir traiter des questions plus en plus pointues de gens précaires qui enchaînent des périodes de travail atypiques", a témoigné Aïssa Djehiche, délégué FO, deuxième syndicat de l'organisme.

Flux massif de chômeurs

Alors que les 46.000 salariés sont confrontés à un flux massif de nouveaux inscrits au chômage depuis l'été 2008, l'intersyndicale déplore "des convocations systématiques des demandeurs d'emploi profondément inadaptées à leurs besoins réels et qui leur nient toute possibilité d'être reçus à leur demande".

Elle critique aussi "le management par objectif" prévalant à Pôle emploi, la quantité "insupportable" de demandeurs d'emploi suivis par conseiller, le recours accru à la sous-traitance d'organismes privés.

Le MNCP (chômeurs) s'est déclaré solidaire de la grève, affirmant que "le service public de l'emploi est débordé, ses agents insuffisamment formés sont perdus, et le public concerné est désorienté".

Cet appel à la grève intervient alors que direction et syndicats négocient la convention collective, "à marche forcée" selon ces derniers, et que les premières élections professionnelles ont lieu à partir du 9 novembre, périodes "toujours plus agitées" selon la direction.

Montée du stress et agressions physiques

Christian Charpy a récemment souhaité "être plus à l'écoute des préoccupations des conseillers", notamment sur "leur sécurité et leurs conditions de travail". La montée du stress s'est traduite par 63 agressions physiques et 2.093 verbales en huit mois selon la direction, chiffre "incomplet" pour le SNU.

"A Pôle emploi, je ne veux pas attendre qu'il y ait des accidents ou des drames comme ce qui a été vécu à France Télécom pour qu'on bouge", a assuré le secrétaire d'Etat Laurent Wauquiez, qui a annoncé sur France Inter ce mardi qu'un questionnaires serait envoyé aux agents de Pôle emploi à partir de novembre

Sur l'atmosphère au sein de Pôle emploi, "je ne suis pas inquiet mais je suis vigilant", a précisé laurent Wauquiez. "J'ai demandé à Christian Charpy des initiatives tout de suite. On a mis en place depuis longtemps une ligne d'écoute pour que quelqu'un qui a besoin de s'exprimer de façon confidentielle puisse le faire. On a demandé à mobiliser tous les managers pour qu'ils soient sensibilisés aux risques psychosociaux" et "mis en place un réseau d'assistantes sociales", a-t-il ajouté.

La réforme engagée il y a "un an et demi, pas trois mois" n'a pas été faite "sabre au clair", a-t-il assuré, évoquant des mesures adoptées pour "corriger le tir" sur le 39 49 ou "l'embauche de 3.000 personnes supplémentaires". Le secrétaire d'Etat a également déclaré qu'il cherchait "pas à nier les surcharges de portefeuille" de chômeurs pour chaque conseiller et qu'il fallait "continuer à avancer sur les agences uniques, en prenant le temps".