France : amélioration pour l'industrie et les ménages, dégradation pour l'immobilier

Par latribune.fr  |   |  685  mots
La demande se redresse pour l'industrie française au troisième trimestre, comme le moral des ménages en octobre. En revanche, les permis de construire et les mises en chantier de logements reculent encore en septembre.

Indicateurs français contrastés ce mardi matin. La situation s'est améliorée pour l'industrie manufacturière au troisième trimestre et le redressement devrait se poursuivre en fin d'année, selon l'enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie, réalisée auprès de quelque 4.000 entreprises et publiée ce mardi par l'Insee. Le solde d'opinion relatif à la demande globale poursuit sa progression et celui qui reflète la demande étrangère a retrouvé son niveau de moyen terme, auquel il devrait se maintenir au quatrième trimestre, selon l'enquête.

L'indicateur qui mesure l'évolution prévue de la demande globale pour l'industrie manufacturière est remonté à -15 après -36 dans la précédente enquête de juillet et -58 en avril. Pour la demande étrangère, il passe à +1 contre -39 et -61 respectivement. L'appareil de production a été un peu plus sollicité au troisième trimestre et la proportion d'entreprises mentionnant des goulots de production a progressé pour la première fois depuis fin 2007 dans l'industrie manufacturière.

Le taux d'utilisation des capacités est remonté à 73% en octobre contre 71% dans l'enquête de juillet et 70% en avril. Selon les chefs d'entreprise interrogés, la baisse des effectifs industriels s'est atténuée au cours du troisième trimestre et elle s'atténuerait encore d'ici la fin de l'année au vu des anticipations des industriels.

L'enquête trimestrielle de l'Insee complète, notamment sur la demande et les facteurs de production, l'enquête mensuelle publiée le 22 octobre et qui faisait état d'une amélioration de la confiance des industriels. L'indicateur du climat des affaires est ressorti à 89 en octobre contre 86 en septembre.

De son côté, le moral des consommateurs français a poursuivi son redressement en octobre, selon l'enquête mensuelle de conjoncture réalisée auprès de quelque 2.000 ménages par l'Insee. L'indicateur résumé de l'opinion des ménages ressort à -35 après -36 (confirmé) en septembre. L'indicateur a ainsi regagné 10 points depuis son plus bas historique de juin 2008 mais il se situe toujours à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme (-18), note l'Insee dans un communiqué.

L'opinion des ménages sur le niveau de vie passé et futur en France se redresse en octobre. Concernant leur situation financière passée et future, l'opinion des
ménages est stable. Les ménages considèrent plus opportun de faire des achats importants : le solde d'opinion remonte mais reste à un niveau bas par rapport à sa moyenne de long terme. Parmi les soldes d'opinion qui n'entrent pas dans le calcul de l'indicateur, celui sur le marché du travail montre que les
ménages restent nombreux, mais moins qu'en septembre, à estimer que le chômage va augmenter dans les prochains mois.

"L'amélioration est significative depuis le niveau record de pessimisme atteint en juin dernier", souligne l'Insee.

En revanche, les permis de construire de logements neufs chutent à fin septembre de 17,6% sur un an à 405.970 unités et de 18,6% sur trois mois à 96.302,
selon les données publiées par le ministère de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables. Après avoir fortement augmenté au cours des trois dernières années, le secteur des logements collectifs est en recul plus prononcé (-26%) que celui des logements individuels (-18,8%), précise le ministère.

Le segment de l'individuel groupé semble mieux résister (+0,4%) tandis que la construction de logements en résidence fait preuve de dynamisme avec plus de 33.000 logements, soit une progression de 11,8% par rapport à la période de octobre 2007 à septembre 2008.

Sur les douze derniers mois, les mises en chantier de logements ressortent quant à elles à 326.089, soit une baisse de 21,4% par rapport au chiffre constaté au cours des douze mois précédents. Le recul des mises en chantier est, là aussi, plus important pour les logements collectifs (-25,6%) que pour les logements individuels (-18,1%).

Dans le secteur non résidentiel, les permis de construire reculent de 9,4% sur un an à 37.184.800 m2, et de 14,5% sur trois mois à 8.410.900 m2. Les mises en chantier chutent quant à elles de 19,7% sur un an à 30.155.100 m2 et de 21,4% sur trois mois à 7.314.100 m2.