Journée de grève aujourd'hui dans la fonction publique

Par latribune.fr  |   |  454  mots
Plus d'une centaine d'actions sont prévues ce jeudi en France dans le cadre d'une journée de mobilisation de la fonction publique. Certains syndicats de l'enseignement national - qui pourrait être en grève à 30% - et de cheminots ont appelé à se joindre au mouvement.

Quelque 114 manifestations et rassemblements sont prévues ce jeudi en France dans le cadre d'une journée d'actions et de grèves des fonctionnaires organisée par trois syndicats : CGT, FSU et Solidaires.

Dans l'enseignement, l'Unsa-Education et le Sgen-CFDT ont appelé à se joindre au mouvement de même que les fédérations syndicales de cheminots CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT. Des perturbations sont également à prévoir dans les hôpitaux. Les agents franciliens de Pôle Emploi sont appelés à la grève.

De 20% à 33% de grévistes dans les écoles primaires

Moins de 20% des enseignants seront en grève dans les écoles primaires publiques, a estimé mercredi le ministre de l'Education, Luc Chatel. Le SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire, prévoit pour sa part 33% de grévistes au niveau national, dont 30% à Paris. Les parents d'élèves de la FCPE et deux syndicats lycéens ont appelé ensemble à des assemblées générales. Dans les universités, l'UNEF (étudiants) et 19 syndicats appellent également à manifester, contre la réforme du recrutement des futurs enseignants des écoles, collèges et lycées.

Les fonctionnaires protestent principalement contre les suppressions de postes et les réformes de l'Etat en cours. "Depuis 2007, plus de 100.000 postes auront été supprimés dans la seule fonction publique de l'Etat, avec plus de 34.000 suppressions programmées pour 2010", rappellent les syndicats organisateurs - CGT, FSU et Solidaires - dans un communiqué commun. "D'autres le seront encore, y compris dans la fonction publique territoriale et à l'hôpital public, ce dernier étant déjà asphyxié par le sous-effectif", ajoutent-ils.

"Privatisation de tous les services sanitaires et sociaux lucratifs"

Pour les syndicats, la politique de suppression d'emplois est "aggravée par les attaques contre le statut des fonctionnaires, par les effets de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), par la Réorganisation administrative territoriale de l'Etat (Réate) et par la loi HPST [Hôpital, patients, santé, territoires, adopée en juin ; les textes d'application seront publiés vers la fin du premier semestre 2010, Ndlr] qui met la touche finale aux moyens de la privatisation de tous les services sanitaires et sociaux lucratifs".

Les syndicats des fonctionnaires territoriaux protestent ainsi contre les "projets visant à limiter les recrutements des communes à des personnes sans statut" de fonctionnaire. Enfin, le regroupement en deux ou trois grandes directions des nombreux services de l'Etat dans les départements inquiètent tout particulièrement les salariés de l'Equipement et de la Répression des fraudes.

Le ministre de la Fonction publique Eric Woerth reconnaît de chiffre de "100.000 emplois de fonctionnaires disparus depuis 2007", mais cite en exemple des administrations d'autres pays "fonctionnant avec moins de fonctionnaires et avec une bonne qualité de service public".