Le déficit public français au plus haut depuis cinquante ans

Par latribune.fr  |   |  298  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
A 8,2% du PIB, le déficit public de la France atteindra son plus haut niveau depuis au moins cinquante ans cette année malgré le retour à une légère croissance économique, selon le projet de loi de finances rectificative présenté ce mercredi.

Selon le texte présenté ce mercredi matin en conseil des ministres, le déficit public français atteindrait 8,2% du produit intérieur brut (PIB) après 7,9% en 2009, pour s'établir à 161,8 milliards d'euros. C'est une toute petite amélioration car il était prévu dans la loi de finances initiale à 8,5%. Cette amélioration s'explique par le relèvement de la prévision de croissance du PIB à 1,4% contre 0,75% initialement.

La dette publique atteindrait de son côté 83,2% du PIB après 77,4% en 2009, contre 84% prévu en loi de finances initiale. Si ces prévisions sont tenues, ce qui n'est pas évident, la France sera toujours largement en dehors des critères de stabilité financière exigés dans la zone euro, c'est-à-dire un déficit public à 3% du PIB et une dette publique à 60% du PIB.

Outre le surcroît de croissance, l'amélioration du déficit public s'explique par l'exclusion de la majorité des investissements prévus dans le cadre du grand emprunt de son calcul qu'autorisent, selon Bercy, les règles européennes du traité de Maastricht. Le déficit budgétaire progresserait pour atteindre près de 150 milliards d'euros, soit 7,6% du PIB, celui de la Sécurité sociale atteignant 36,6 milliards (1,9% du PIB).

Selon le texte, la consommation des ménages progressera de 1,4% et l'investissement des entreprises de 0,6%. La balance commerciale serait déficitaire de 45 milliards d'euros.

Les destructions d'emploi sont attendues à 120.000 dans le secteur marchand après 453.000 en 2009, ce qui représente là aussi une amélioration par rapport à la loi de finances initiale. Les investissements prévus dans le cadre du grand emprunt entraîneront une hausse de 0,3 point par an pendant dix ans du PIB, selon Bercy. Selon l'agence Reuters, ceci reviendrait à accroître le PIB de plus de 6 milliards d'euros par an en moyenne.