Retraites : un changement de système n'effacerait pas le déficit

Par latribune.fr  |   |  371  mots
Selon un rapport du Conseil d'Orientation des retraites (COR), le passage d'un système "en annuités" à un système "en points" ou "en comptes notionnels" est possible, mais ne réglera pas la question du déficit.

Alors que la question des retraites revient sur le devant de la scène, le Conseil d'Orientation des retraites (COR) a jeté un pavé dans la mare. Dans un rapport très attendu qui doit être publié jeudi mais dont l'AFP (Agence France Presse) a obtenu une version provisoire, le Conseil estime qu'un changement radical de la façon de calculer les pensions est "techniquement possible", mais ne réglera pas la question cruciale du déficit du système.

Le COR, composé de chercheurs, de syndicalistes, de parlementaires et de représentants de l'Etat, devait établir s'il était faisable de passer du système "en annuités", utilisé aujourd'hui par la plupart des régimes de base en France, à un système "en points" ou "en comptes notionnels". Dans son rapport, le COR, répond qu'un tel changement, "techniquement possible", présenterait même certains avantages. "Les régimes en points ou en comptes notionnels peuvent être jugés plus lisibles", relève le rapport.

Mais ce dernier souligne également qu'un changement de système "soulèverait des problèmes de gestion évidents et nécessiterait en conséquence d'être soigneusement préparé". Surtout, "aucune technique ne permet en elle-même d'assurer le retour à l'équilibre financier d'un régime de retraite déséquilibré". La branche retraite du régime général devrait afficher en 2010 un déficit de près de 11 milliards d'euros.

Pour retrouver l'équilibre, le COR renvoie les décideurs aux "trois leviers" traditionnels: "le niveau des ressources, le niveau des pensions et l'âge moyen effectif de départ à la retraite". On en revient donc à cette fameuse notion d'âge légal à la retraite autour de laquelle le débat s'est pour l'instant cristallisé. Si le calendrier de la réforme des retraites reste flou, gouvernement, partis et partenaires sociaux ont déjà commencé à se positionner.

La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a notamment créé des remous en évoquant de repousser l'âge de départ à la retraite à "61 ou 62 ans", sous conditions, et se disant ouverte à un débat "si le président de la République est prêt à travailler véritablement sur la base de principes justes".