Grève peu suivie à la SNCF, les syndicats partagés

Par latribune.fr  |   |  567  mots
Environ un tiers des cheminots ont cessé le travail ce mercredi à la SNCF pour défendre l'emploi. Les syndicats, partagés sur la suite à donner au mouvement, ne jugent pas la mobilisation forcément suffisante pour lancer une grève reconductible.

Comme prévu, le trafic SNCF est perturbé ce mercredi en raison d'une grève à l'appel des quatre plus grosses fédérations de cheminots CGT, CFDT, UNSA et Sud. Découvrez en cliquant ici les prévisions de trafic de la SNCF ou rendez-vous sur son service Infolignes. Les différents trafics doivent revenir à la normale jeudi matin.

La direction a compté 28,4% de grévistes et la CGT, 35,65%, la première calculant son taux à partir des remontées des 230 établissements, la seconde à partir de 80 établissements tests. Lors de la précédente grève nationale le 20 octobre à l'appel de trois syndicats, et non quatre comme ce mercredi, la direction avait enregistré 23,75% de grévistes, la CGT 31,6%.

Le secrétaire général de la CGT-cheminots (première force syndicale de l'entreprise), Didier Le Reste, a qualifié la mobilisation de "très sérieuse", mais le deuxième syndicat, l'Unsa, l'a qualifiée de "moyenne", tout en contestant les chiffres de la direction qui n'aurait pas comptabilisé des cadres grévistes.

Didier Le Reste avait dit s'attendre, dans un entretien au journal "Le Parisien-Aujourd'hui en France", à un taux de 40% de grévistes. Il avait par ailleurs menacé d'un mouvement reconductible si la direction et le gouvernement "ne veulaient rien entendre". Ce mercredi soir, la CGT souhaite cependant "attendre" et voir "si la SNCF fait ou non des propositions"; elle compte analyser la situation avec les autres fédérations, notamment lors d'une réunion prévue jeudi.

L'Unsa a pour sa part estimé ce mercredi soir que les salariés de la SNCF ne semblent "pas prêts à entrer dans une grève dure" et a déclaré qu'elle entendait privilégier "le dialogue social" avec la direction. La CFDT n'attend rien non plus d'un mouvement reconductible malgré le "désespoir" des cheminots.

Quant à Sud-Rail, il avait proposé dès mercredi matin un appel à une grève reconductible.

La direction est restée assez silencieuse mercredi, communiquant essentiellement sur un "service garanti", "tenu conformément aux prévisions". En moyenne deux TGV sur trois ont circulé, un Corail sur deux, un TER sur deux, et aux heures de pointe en Ile-de-France deux Transiliens sur trois. La SNCF a même pu ajouter quelques trains notamment dans la région capitale, dépassant de 5% ses prévisions.

Les causes de la grève

Les syndicats protestent contre les restructurations engagées à la SNCF, en premier lieu celle du fret, et les suppressions d'emplois prévues par le budget 2010 qui va conduire, selon Didier Le Reste, à la suppression d'"au moins 3.600 postes de cheminots". Par ailleurs, selon lui, "la SNCF est en train de se désengager du fret au profit d'hypothétiques opérateurs privés".

La direction a répondu en promettant des gestes sur le front de l'emploi et en soulignant qu'elle continuait à investir pour assurer le développement de l'entreprise. Mais elle n'a pas convaincu la CGT. Invité ce mercredi sur RTL, Didier Le Reste, répète qu'il y a bien "3.713 suppressions d'emplois" prévues à la SNCF en 2010, et qualifié "d'enfumage" le chiffre moindre (1.404) évoqué par la direction.

Les semaines prochaines risquent en tout cas d'être difficiles dans les transports. Les avions seront aussi touchés. Latribune.fr vous révèle en effet une menace de mouvement social des contrôleurs aériens. Air France pourrait aussi connaître un mouvement social.