Nicolas Sarkozy comparé à Madoff par Martine Aubry

Par latribune.fr  |   |  666  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Martine Aubry , première secrétaire du PS, a fustigé samedi Nicolas Sarkozy. Elle l'a comparé à Bernard Madoff, l'homme qui a été condamné ses investisseurs pour un montant d'environs 50 milliards de dollars. Ce dimanche, elle se défend de l'avoir fait. Le camp présidentiel, François Fillon en tête, se dit indigné.

Martine Aubry a créé la polémique samedi en comparant le président Nicolas Sarkozy à l'escroc américain Bernard Madoff, condamné l'an dernier à 150 ans de réclusion pour avoir escroqué des investisseurs.  Lors d'un discours prononcé devant des militants socialistes à une convention, le premier secrétaire du PS a rappelé que le dernier gouvernement à avoir rétabli les comptes de la sécurité sociale était de gauche. "J'ai un peu l'impression que quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire c'est un peu M. Madoff qui nous administre quelques cours de comptabilité et cela ne nous rassure pas, c'est le moins que l'on puisse dire", a-t-elle dit sous les applaudissements de la salle.

La première secrétaire du PS s'est défendue sur France 2, ce dimanche, d'avoir comparé le président Nicolas Sarkozy à l'escroc américain Bernard Madoff. "Les mots ont un sens (...) Bien sûr, je n'ai pas comparé le président de la République à Madoff mais j'ai dit une chose qui paraît assez simple, c'est que, quand il nous donne des leçons de rigueur budgétaire, quand on a fait augmenter la dette de la France - depuis que la droite est au pouvoir, en 2002, on l'a doublée, de 800 à 1.600 milliards - c'est un peu comme si Madoff venait vous donner des leçons de comptabilité. Et ça ne serait pas crédible", a affirmé Mme Aubry.

Elle était également revenue sur des déclarations du chef de l'Etat qui, devant des militants UMP, avait critiqué François Mitterrand pour avoir abaissé à 60 ans l'âge légal de départ à la retraite en 1983. "Faut-il qu'il soit déboussolé pour attaquer le prédécesseur de son prédécesseur?", a affirmé Martine Aubry .  "A son inconstance il ajoute l'inélégance et à son inefficacité il ajoute une dose de vulgarité. On n'attaque pas ainsi un président de la République, et encore moins François Mitterrand."

Dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre juge "regrettable" la comparaison avec Madoff. "On pouvait se réjouir de voir le PS choisir enfin le débat d'idée dans une convention qui se disait constructive; mais, patatras, cela se termine en acte de destruction et d'insulte", écrit-il. "Les Français jugeront où est la vulgarité."

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a trouvé "regrettable" samedi que Martine Aubry "s'abaisse à injurier le président de la République en le comparant notamment à un escroc". François Hollande (PS), de son coté, a mis en garde dimanche contre l'usage de "facilités" dans le débat politique et a appelé les socialistes à être "différents". L'ancien Premier ministre et sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin a reproché dimanche à Martine Aubry (PS) d'avoir commis "une faute majeure" en comparant Nicolas Sarkozy à l'escroc américain Bernard Madoff, lui conseillant de s'excuser pour redorer son "profil présidentiel". Jusqu'au Premier ministre François Fillon qui a parlé d'"attaques brutales et dérisoires".
 

Le PS pose sa "première pierre" pour l'alternance en 2012

Par ailleurs, le PS a ratifié samedi son projet de société, une "première pierre" pour la reconquête du pouvoir en 2012.  "C'est une belle journée qui a permis de fixer ce socle (...) autour d'un projet qui apporte des réponses aux souffrance des Français et surtout à leurs espérances", a affirmé Mme Aubry en clôturant la convention nationale sur un "nouveau modèle de développement" aux Docks de Paris à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

"Chacun a bien compris que nous devions collectivement porter ce projet ambitieux et réaliste", prévient la première secrétaire. "Le bal des ego" au PS "est fini", "le vrai travail commence". Après cette première convention très consensuelle, le PS lance mardi la deuxième consacrée à la rénovation: Arnaud Montebourg va présenter à la direction du parti ses propositions sur les épineux sujets des primaires et du non-cumul des mandats.