Ecole : un rapport parlementaire prône la fin de la semaine de 4 jours

Par Clarisse Jay  |   |  505  mots
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Le rapport Tabarot rendu public mercredi estime que la semaine de quatre jours, qui se traduit par des journées scolaires trop lourdes pour les élèves, "devrait être interdite". Il préconise aussi de raccourcir les vacances d'été.

La mission d'information sur les rythmes scolaires présidée par la députée UMP Michelle Tabarot (Alpes-Maritimes) en a remis une couche ce mercredi sur les rythmes scolaire. Comme les nombreuses contributions déjà parues sur ce sujet (Académie des sciences, inspection générale...), le rapport Tabarot arrive lui aussi aux mêmes conclusions : dans le primaire, la semaine de 4 jours (conséquence de la suppression du samedi travaillé par Xavier Darcos pour libérer des heures de soutien) conduit à un journée scolaire "délirante", "mauvaise" et "aberrante". Bref, la semaine de 4 jours "devrait être interdite". Le ton est donné. Il est vrai qu'avec 6 heures de cours par jour et 144 jours de classe, les élèves français ont les horaires quotidiens les plus lourds d'Europe. Pour autant, le rapport Tabarot ne tranche pas entre une semaine de 4 jours et demi et de 5 jours, ni entre le samedi et le mercredi.
Même l'enseignement secondaire est épinglé, avec « un volume horaire supérieur à la moyenne ". "Pourtant, relève le rapport, les établissements du secondaire disposent d'une autonomie pédagogique qui devrait en faire de véritables laboratoires en matière d'aménagement du temps de travail". Quant aux vacances d'été, elles mériteraient d'être raccourcies et l'alternance entre 7 semaines de cours et 2 semaines de congés respectée. Pour préserver l'industrie touristique, la mission d'information évoque "la définition d'un nouveau zonage, en deux zones, qui s'appliquerait également aux grandes vacances".


Les premiers changements au plus tôt en 2012

Ces préconisations ne diffèrent guère des précédents travaux. Mais elles arrivent à point nommé, au lendemain de la publication de l'enquête PISA de l'OCDE sur les performances des élèves dont les résultats pour la France sont très moyens. Nul doute donc qu'il soit pris en considération par le ministre de l'Education nationale, auquel il sera remis le 15 décembre.
Néanmoins, il faudra attendre 2013 pour un éventuel bouleversement des rythmes scolaires. Une fois le rapport Tabarot remis et la consultation nationale close, le 22 décembre, Luc Chatel procèdera à de nouvelles expertises et consultations "selon les axes du rapport" et rendra ses arbitrages en juin 2011. Mais, a-t-il prévenu à maintes reprises, il faudra attendre la rentrée 2012 pour que soient intégrées les premières modifications et aucune réforme d'ampleur ne pourra être appliquée avant la rentrée 2013, les calendriers scolaires étant calés trois ans à l'avance. Les négociations avec les industries du tourisme et les collectivités locales (qui interviennent pour les activités extrascolaires, la cantine, les transports....) s'annoncent aussi délicates. Sans compter la nécessité de ne pas trop alléger et dénaturer les programmes scolaires. L'Allemagne, très mal notées dans les premiers classements PISA (2000 et 2003) a ainsi réagi en allongeant ses journées scolaires pour se rapprocher du modèle français. De la difficulté de trouver le juste équilibre entre performances scolaires et rythmes scolaires...