Ce que vont gagner les entreprises qui embauchent un chômeur de plus de 45 ans

Par Isabelle Moreau  |   |  418  mots
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Le chef de l'Etat a annoncé des mesures en faveur de l'emploi à la fois des jeunes via l'apprentissage mais aussi pour l'embauche d'un chômeur de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation.

L'Allemagne est-elle devenue le nouveau mètre étalon de la France ? La question est posée, tant nos voisins sont montrés en exemple. Politique budgétaire, coût du travail ou succès du chômage partiel, tout y passe. Mardi, lors d'un déplacement en Seine-Saint-Denis, Nicolas Sarkozy qui présentait un plan de lutte pour l?emploi n'a pas dérogé à la règle, mettant en avant l'Allemagne « où deux tiers des jeunes sont formés en alternance », contre un tiers en France. Pour doper l'alternance en France, le plan du Chef de l'État prévoit la mise en place d'un bonus-malus pour inciter les grandes entreprises à faire davantage d'efforts.

Aujourd'hui, les entreprises de 250 salariés et plus sont soumises à une contribution supplémentaire à l'apprentissage de 0,1 % de la masse salariale, si elles comptent moins de 3 % de jeunes en alternance dans leurs effectifs. Ce quota sera porté à 4 % et le taux de contribution sera modulé en fonction de l'effort de l'entreprise. L'entreprise comptant moins de 1 % de jeunes alternants dans ses rangs verra le taux passer à 0,2 %, tandis que celle qui en comptera entre 3 % et 4 % verra son taux réduit à 0,05 %. Les entreprises qui vont au-delà de la norme légale de 4 % bénéficieront quant à elle d'un bonus de 400 euros par contrat et par an.

50.000 contrats aidés...

Selon les calculs du gouvernement, le respect du quota de 4 % devrait se traduire par l'embauche de 135.000 jeunes alternants de plus par an. À partir du 1er mars, les entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent un jeune supplémentaire de moins de 26 ans en alternance bénéficieront pendant six mois d'une exonération de charges pour ce salarié.

Le chef de l'État a rappelé que 500 millions d'euros du grand emprunt étaient destinés à financer et rénover les centres de formation des apprentis. Il a également annoncé qu'une aide de 2.000 euros financée par l'État sera également versée aux entreprises qui embaucheront un chômeur de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation.

Pour lutter contre le chômage de longue durée, il a confirmé que l'État financera 50.000 contrats aidés supplémentaires (qui s'ajouteront aux 390.000 déjà programmés). Une moitié de l'enveloppe (500 millions) que l'État a décidé de consacrer cette année à la politique de l'emploi financera ces nouveaux contrats aidés, tandis que l'autre ira à la formation de 15.000 demandeurs d'emploi supplémentaires, à l'aide à la formation en alternance dans les PME et à l'alignement du statut des apprentis sur les étudiants.