Pour la Cour des comptes, la réforme fiscale doit être globale

Par latribune.fr  |   |  349  mots
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Dans un rapport sur la comparaison des systèmes fiscaux français et allemands remis au chef de l'Etat, la Cour des comptes incite le gouvernement à éviter les ajustements partiels. Elle recommande notamment de relever le taux de la TVA réduite, aujourd'hui à 5,5%, en l'alignant sur le taux allemand.

Au lendemain des premières annonces sur la façon dont le gouvernement entend réformer la fiscalité pesant sur les Français les plus aisés, la Cour des comptes met en quelque sorte Nicolas Sarkozy au pied du mur. Dans un rapport sur la comparaison des systèmes fiscaux français et allemands remis au chef de l'Etat, elle prône l'élaboration d'une stratégie fiscale globale de moyen terme plutôt que des ajustements partiels.

Selon ses auteurs, la comparaison franco-allemande montre que la France doit rapidement remédier à ses divergences avec l'Allemagne en termes de finances publiques et de compétitivité.

"Elle ne pourra le faire sans solliciter, entre autres instruments, l'outil que constitue la fiscalité au sens large", écrivent-ils. La Cour des comptes souhaite ainsi "que les réponses à ces questions difficiles procèdent d'une vision d'ensemble et non d'ajustements ponctuels successifs".

Augmenter la TVA à taux réduit et réduire le nombre de produits concernés comme en Allemagne

Elle suggère que la politique des prélèvements en France soit à l'avenir "résolument orientée vers le rééquilibrage des finances publiques et l'amélioration de (la) compétitivité". Le rapport fait état de marges de manoeuvre dans deux domaines : le périmètre et le taux de TVA à taux réduit et le financement de la politique sociale. La Cour suggère ainsi un alignement du régime français de TVA à taux réduit sur celui de l'Allemagne, moins favorable et appliqué à un nombre plus réduit de biens et services. Cela pourrait, selon elle, rapporter jusqu'à 15 milliards d'euros de plus par an à l'Etat français.

Concernant le second point, elle propose de substituer un financement à caractère universel à l'allemande au financement assis sur ls salaires en vigueur en France "pour des politiques publiques sans rapport direct avec l'entreprise". Elle juge en revanche que la comparaison des fiscalités du patrimoine des deux pays, très différentes, ne peut apporter qu'un "éclairage limité" au débat actuel en France sur l'ISF et la suppression du "bouclier fiscal".