Menace sur la prévision de croissance 2012 de la France

Par Éric Chol  |   |  304  mots
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Paris annoncera à la mi-avril ses nouveaux chiffres.

C'est vers la mi-avril que les services du ministère des Finances devraient faire connaître leurs nouvelles prévisions économiques actualisées. Selon le site internet du Figaro, le gouvernement devrait "revoir légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour 2012. Elle ne serait plus affichée à 2,5 mais à 2%".

Interrogé par La Tribune, le ministère des Finances, qui travaille actuellement sur les dernières statistiques fournies par l'Insee, refuse de confirmer cette annonce, jugée "prématurée" et attend la mi-avril pour faire connaître aux parlementaires puis aux autorités européennes le résultat de ses calculs. Fin mars, l'Insee a rendu public l'ampleur du déficit public français, réduit à 7% du PIB en 2010 contre 7,5% en 2009. Une bonne nouvelle qui a permis à l'Etat de réduire ses dépenses de 6 milliards d'euros l'année dernière.

En 2011, le gouvernement, qui table sur une croissance de 2%, envisage de poursuivre l'effort. Selon le ministre du Budget, François Baroin, ce seuil des 6% devrait même être franchi à la baisse dés 2011. Mais si l'activité économique venait à ralentir, la réduction du déficit budgétaire envisagée par le gouvernement en 2012 deviendrait problématique. Déjà, avec une croissance projetée pour l'heure par le gouvernement à 2,5% en 2012, la marche à franchir en termes de réduction budgétaire pour 2012 est très haute, puisqu'il s'agit de ramener le déficit public à 4,6% cette année-là puis à 3% en 2013.

Si Bercy devait réviser les chiffres de croissance à la baisse, il serait difficile, pour respecter les objectifs de déficits publics annoncés, d'échapper à un nouveau tour de vis budgétaire. Lequel pourrait prendre la forme d'une réduction des dépenses publiques ou d'une hausse des impôts, des mesures très impopulaires, surtout à treize mois de l'élection présidentielle.