Les diplômés des grandes écoles toujours exigeants pour leur premier emploi

Par Clarisse Jay  |   |  433  mots
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Intérêt pour le travail, ambiance de l'entreprise, salaire, mobilité internationale et équilibre vie privée-vie professionnelle priment aux yeux des diplômés.

La crise a-t-elle entamée les exigences des jeunes diplômés ? Pas celles des étudiants des plus grandes écoles. Selon la neuvième édition du baromètre 2011 des grandes écoles publié fin mars par le cabinet Gallileo, les jeunes diplômés n'ont pas assoupli leurs critères de choix vis-à-vis de leur premier emploi.

Il faut dire que l'étude a été réalisée auprès de 1.300 étudiants issus des treize plus prestigieuses écoles de commerce et d'ingénieurs (HEC, Essec, ESCP Europe, EM Lyon, Dauphine, Polytechnique, Centrale, Mines, Supélec...). Un vivier haut de gamme que privilégient toujours les recruteurs. "Même si les grandes entreprises recrutent en général parmi trente à quarante écoles, elles concentrent toujours leurs actions vers les plus grandes puisqu'elles ont besoin de ce vivier d'élites pour attirer les autres diplômés", note Maher Kassab, président fondateur de Gallileo Business Consulting. Partant, ces diplômés courtisés peuvent se permettre de rester exigeants même en période de vaches maigres. A cet égard, le cabinet Galliléo admet que son baromètre est l'illustration de la persistance d'un enseignement à deux vitesses en France.

Les étudiants des grandes écoles, eux, peuvent se permettre d'espérer en moyenne 39.660 euros par an (41.101 euros pour les ingénieurs; 38.869 euros pour les commerciaux) pour leur premier job. Pour autant, c'en est bien fini des cadres de haut niveau des années 1980 qui se donnent corps et âme à leur entreprise.

"Passionné"

L'épanouissement professionnel et personnel est devenu primordial. Parmi les critères de choix du premier emploi la volonté d'être "passionné" par les produits, les projets ou le secteur d'activité de l'entreprise (cités par 53% des étudiants) et par l'ambiance de travail (48%) devancent les perspectives de carrière (37%) en particulier pour les jeunes ingénieurs. Tous les secteurs n'ont d'ailleurs plus le vent en poupe. "L'audit a du mal à se vendre par rapport au conseil. Les ingénieurs sont plus attirés aujourd'hui par l'environnement et l'énergie que par la production", relève Maher Kassab. Prime donc aux entreprises qui savent mieux se vendre. Quant au respect de l'équilibre vie privée-vie professionnelle, il gagne du terrain : 47% des étudiants interrogés souhaitent encore privilégier sa carrière les premières années, mais ils étaient 50% en 2010.

Enfin, travailler à l'international est devenu une priorité pour deux étudiants sur dix. De quoi craindre à terme une pénurie d'élites, selon Maher Kassab, ces diplômés étant de plus en plus incités à partir et donc chassés à l'étranger.