Mediator : "les médecins ne seront pas les payeurs", affirme Xavier Bertrand

Par latribune.fr  |   |  314  mots
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Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a assuré ce dimanche que "les médecins ne seront pas les payeurs" dans l'indemnisation des victimes du Mediator, mettant en cause une information du Figaro de samedi. Les syndicats de médecins avaient vivement protesté à l'idée de "rentrer dans la procédure" d'indemnisation.

Volte-face sur le délicat dossier de l'indemnisation des victimes du Mediator. "Les médecins ne seront pas les payeurs. Je le dis très clairement", a déclaré ce dimanche le ministre de la Santé Xavier Bertrand dans l'émission C Politique. "Ceci fait suite à un article sur la base de documents préparatoires et pas à partir du texte en lui-même" qui "sera présenté mercredi en Conseil des ministres", a-t-il ajouté, faisant allusion au texte créant le fonds public d'indemnisation des victimes du Mediator.

Une source anonyme, "qui a participé à la rédaction du texte", citée dans l'édition de samedi du Figaro assurait que "les payeurs seront soit le laboratoire Servier, soit les médecins qui ont prescrit le Mediator hors des indications reconnues". Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé avait déclaré que les médecins pourraient être appelés à "rentrer dans la procédure" d'indemnisation des victimes, "s'il est établi après expertise médicale qu'ils ont une part de responsabilité", a-t-on ajouté de même source.

"Mettre sur un même plan le laboratoire Servier et les médecins, c'est n'importe quoi, c'est ahurissant", a insisté Xavier Bertrand.

Les médecins ne doivent pas être des "boucs émissaires" dans l'affaire du Mediator, avait réagi plus tôt ce dimanche le syndicat de médecins MG France, après l'annonce initiale du ministère de la Santé.

La procédure d'indemnisation est désormais connue. Une expertise médicale, réalisée par un comité d'experts placé auprès de l'Oniam (office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales) sera chargé de déterminer les préjudices et d'identifier les responsabilités.

L'organisme avancera l'argent aux victimes. Et se retournera ensuite systématiquement vers le laboratoire. Si Servier refuse de payer, l'Oniam saisira la justice.