Un plan pour promouvoir l'enseignement français à l'étranger

Par Clarisse Jay  |   |  518  mots
Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, a présenté ce mercredi le plan pour le développement de l'enseignement français à l'étranger attendu depuis 2007.
Le ministre des Affaires étrangères a présenté ce mercredi en conseil des ministres ce plan en gestation depuis trois ans. 420 millions d'euros par an seront consacrés au réseau des établissements à l'étranger pour 2011-2013.

Enfin ! Après trois années de consultations et de travaux divers et variés, le ministre des Affaires étrangères a présenté ce mercredi en conseil des ministres le plan de développement de l'enseignement français à l'étranger. Depuis 2007, la commission sur l'avenir de l'enseignement français à l'étranger, l'agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) ainsi que des Etats généraux se sont penchés sur la question. A l'origine de ces travaux, la recherche d'un meilleur équilibre financier du réseau des 470 lycées français qui accueillent près de 300.000 élèves (dont 55% d'étrangers) dans 130 pays alors que l'AEFE voit régulièrement ses subventions baisser.

Gratuité contestée

Le plan présenté ce mercredi par Alain Juppé vise à conforter ce réseau en "consacrant des moyens significatifs" à savoir 420 millions d'euros par an pour la période 2011-2013. Par ailleurs, le principe de la gratuité des frais de scolarité pour les élèves de ces lycées français à l'étranger a été réaffirmé comme "un effort particulier" de la part de l'Etat. Or, cette prise en charge des frais de scolarité, voulue par Nicolas Sarkozy et entrée en vigueur dès la rentrée 2007 pour les classes de terminale et étendue en 2009 aux élèves de seconde et de première terminale, est largement contestée. Il y a tout juste un an, un rapport parlementaire avait épinglé cette initiative et préconisé sa suppression (La Tribune du 12 juillet 2010). Et sa généralisation à tous les élèves des lycées français de la primaire au secondaire, qui devait être progressive a été suspendue et le montant de la prise en charge plafonné. En cause, le coût de cette promesse électorale : plus de 106 million s d'euros en 2010 et 177 millions prévus en 2013. Le coût d'une généralisation totale a, lui, été estimé à 700 millions d'euros. Une "charge privée" (dont s'acquittent souvent les employeurs des expatriés) désormais "assumée par le contribuable", avait critiqué les rapporteurs, pointant également l'éviction de fait des élèves étrangers, non dispensés de frais. Aujourd'hui, le sujet fait toujours débat.

Faire face à la concurrence

Autres mesures annoncées en Conseil des ministres, la mise en place d'une "cartographie de l'enseignement français à l'étranger" afin de mieux piloter l'offre scolaire à l'étranger et surtout la création d'un label "FrancEducation" à la rentrée prochaine. Ce nouvel outil vise à "développer la présence éducative dans le monde" en permettant à une "centaine d'établissements d'excellence étrangers" (publics ou privés) d'adosser leurs programmes respectifs locaux "au modèle éducatif français". Ce label sera attribué pour trois ans et pourra être renouvelé en fonction bien sûr d'un cahier des charges précis (enseignements en français, cours de culture françaises...) défini avec le ministère de l'Education nationale.

Ce plan vise à assurer le développement et le rayonnement de l'enseignement français à l'étranger alors qu'il souffre de plus en plus de la concurrence des autres modèles en particulier anglo-saxons.