Didier Migaud invite l'Etat à faire plus d'efforts pour réduire le déficit

Par latribune.fr  |   |  267  mots
Didier Migaud, le premier Président de la cour des comptes et Nicolas Sarkozy, le 4 mars dernier à l'Elysée. Copyright Reuters
La France devrait tenir son objectif de réduction du déficit cette année mais doit engager des mesures supplémentaires pour y parvenir par la suite, selon un rapport présenté ce mercredi par la Cour des comptes.

"Le déficit public peut être ramené à 5,7% en 2011 comme le prévoit le gouvernement". Ce satisfecit accordé par le premier président de la Cour, Didier Migaud à l'occasion de la présentation de son rapport aux commissions des Finances et des Affaires sociales de l'Assemblée nationale n'est à vrai dire que très partiel. Car si, pour cet ancien député socialiste, les efforts du gouvernement porteront leur fruit cette année, il n'en va pas de même pour la suite. "Pour les années 2012 à 2014, la trajectoire d'évolution du déficit (...) repose sur un cumul d'hypothèses de croissance du PIB et d'élasticité des recettes qui peut être considéré comme trop favorables" peut-on lire dans le rapport de la cour des comptes.

Pour vraiment redresser les comptes, "il apparaît indispensable d'agir" a insisté Didier Migaud, pour qui "beaucoup de chemin reste à faire." Au total, la Cour juge nécessaire de réduire le déficit structurel d'un point de PIB par an, soit 20 milliards d'euros. Selon elle, cette réduction du déficit doit d'abord venir d'un fort ralentissement de la croissance des dépenses. Mais "la maîtrise des dépenses publiques ne suffira pas et une augmentation des recettes est inévitable", poursuit le rapport, qui prône la réduction des niches fiscales et sociales

Si le redressement n'est pas effectué, "le risque d'emballement de la dette publique reste une menace majeure" a conclu Didier Migaud. Pour mémoire, le gouvernement a relevé mardi ses prévisions de dette publique pour 2011-2014, à 85,4% du PIB fin 2011, 86,9% fin 2012, 86,4% fin 2013 et 84,8% fin 2014.