Nicolas Sarkozy veut renforcer le financement public des PME

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  527  mots
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Le chef de l'Etat a annoncé ce jeudi un renforcement du financement public des PME et la création d'un interlocuteur unique en régions pour simplifier les démarches de recherche de fonds propres de leurs patrons. Seront créés trois nouveaux fonds d'investissement sectoriels, dans l'aéronautique, la santé et le nucléaire, avec le concours du Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui est devenu, selon lui, un "outil central" de la politique industrielle de la France.

Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi la création de trois nouveaux fonds d'investissement sectoriels, dans l'aéronautique, la santé et le nucléaire, avec le concours du Fonds stratégique d'investissement ( FSI ) qui est devenu, selon lui, un "outil central" de la politique industrielle de la France. Créé fin 2008 à la suite de la crise financière déclenchée par la faillite de Lehman Brothers, le FSI peut se targuer d'un bilan "tout à fait considérable", a estimé le chef de l'Etat lors d'un discours prononcé à l'Elysée.

Il a investi près de 6 milliards d'euros dans des entreprises de toutes tailles, allant de Technip, Valeo, Vallourec, Nexans et Limagrain pour les plus grandes, jusqu'à de grosses PME familiales comme Daher (aéronautique) ou Grimaud (agroalimentaire). Pour certaines, il s'agissait de préserver une indépendance jugée menacée, pour d'autres de pallier une pénurie de financements ou encore de les sauver d'une mauvaise passe comme ce fut le cas pour Mécachrome, un spécialiste de la mécanique de précision.

Le FSI agit également en co-investissement via des fonds sectoriels (automobile, aéronautique, santé, bois), des fonds spécialisés dans le financement des PME ou intervenant sur les segments risqués des jeunes entreprises comme l'amorçage ou le capital risque. Nicolas Sarkozy a souhaité que le FSI soit plus présent dans les régions, ce qui passera par la création d'un nouveau Fonds FSI-Régions en partenariat avec un autre acteur public, Oseo, spécialisé dans le crédit aux PME, doté de 350 millions d'euros.

Il a ajouté que le FSI devait aussi accentuer son action en faveur des grandes filières industrielles, où il agit en cofinancement avec les grands acteurs de chaque secteur au profit des équipementiers et des sous-traitants.  Il a annoncé pour cela la création de successeurs à des fonds existants - Aerofund 2 (aéronautique) et InnoBio MedTech (équipements et dispositifs médicaux) - et la création d'un nouveau fonds dans l'industrie nucléaire "pour mieux structurer ce secteur".

Si le FSI se doit d'agir en "investisseur avisé" et donc rentabiliser ses investissements, il est au service de l'intérêt général, a souligné Nicolas Sarkozy. "Nous n'avons pas besoin d'un "hedge fund" de plus avec des exigences de rentabilité et de dividende délirantes (...), il doit contribuer à structurer notre tissu industriel, à renforcer nos filières d'excellence et à faire émerger les champions dans les filières porteuses d'avenir".

Pour autant, il a indiqué que, au vu de la crise actuelle, le FSI ne pourrait pas continuer à investir au même rythme que précédemment et invité son public, parmi lesquels figuraient de nombreux financiers, à faire preuve "d'audace".

Evoquant la situation des banques, il a déclaré que le renforcement de leurs fonds propres, rendu nécessaire par la crise et les nouvelles normes prudentielles, ne saurait se faire au détriment du financement des PME et que le gouvernement y veillerait. "Moins de dividendes en cash, moins de bonus, mais pas moins de crédit aux entreprises et aux particuliers. Voilà ce que la France attend de ses banques !"