Eva Joly en quête d'une assurance "anti-déroute électorale"

Par Julien Bonnet  |   |  358  mots
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Un score inférieur à 5% serait synonyme de catastrophe financière pour Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

La candidate d?Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle de 2012 souhaite se couvrir contre le risque d?un score inférieur à 5%, selon un article publié lundi sur Mediapart.

Dans un tel scénario, EELV ne serait en effet remboursé qu?à hauteur de 800.000 euros au titre des frais de campagnes pris en charge par l?Etat, contre 8 millions d?euros si la candidate dépasse les 5%. Or, "l?équipe d?Eva Joly a prévu ? à ce stade ? d?engager 2 millions d?euros au fil de sa campagne, dont 1,8 million emprunté aux banques", rappelle l?article. Résultat, en cas de déroute électorale, une facture de 1 million d?euros pour la trésorerie du parti. Les assureurs français ne seraient pas prêts à se lancer dans l?aventure, EELV miserait donc sur des compagnies anglo-saxonnes.

Pour le mandataire financier d?Eva Joly, Yves Contassot, l?idée serait d?obtenir "un contrat d?assurance qui couvre ce million". En cas de résultat supérieur à 5%, l?assureur empocherait alors un bénéfice. "On peut imaginer un taux de 15 ou 20%, soit une prime de 150.000 à 200.000 euros pour le courtier", détaille Yves Contassot à Mediapart. Le conseiller de la ville de Paris concède avoir emprunté cette idée d?"assurance moins de 5%", à Jean-Pierre Chevènement, qui l?avait expérimentée à la présidentielle de 2002. A la tête d?un "pool" de sept ou huit assureurs, le courtier américain Marsh, avait alors réalisé un bénéfice.

Il s?en était cependant fallu de peu. Jean-Pierre Chevènement avait, à cette époque, tout juste passé la barre des 5%. Pour Eva Joly, rien n?indique pour le moment qu?elle pourra réitérer la performance de Noël Mamère, seul candidat Vert à avoir franchi ce seuil avec 5,25% des suffrages exprimés en 2002. Créditée de scores compris entre 3 et 6% des votes selon les sondages réalisées ces derniers mois, la candidate écolo traverse actuellement une période difficile : 61% des Français souhaitent qu?elle se retire de la course à la présidentielle, d?après une enquête BVA publiée vendredi.