L'UMP souhaite "une taxe de réciprocité" pour protéger l'Europe de la concurrence déloyale

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  380  mots
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Le parti présidentiel a tenu mardi sa troisième convention consacrée à la place de la France dans le monde et en Europe. Il prône une fiscalité renforcée pour les produits originaires de pays ne respectant pas des normes sociales, environnementales et économique suffisantes.

Après « les rendez vous du courage » et les « rendez vous du rassemblement», l'UMP a tenu mardi sa troisième convention intitulée « les rendez-vous de l'ambition », notamment consacrée à la place de la France dans le monde et en Europe. Le parti présidentiel se propose de promouvoir une « Europe forte et protectrice » capable d'assurer la croissance et le développement de l'emploi. Pour y parvenir, un certain nombre de propositions sont avancées comme la nomination d'un « commissaire commun à la concurrence et à la politique industrielle » dont le but serait d'encourager la « constitution de champions européens de l'industrie et des services ». L'UMP souhaite également que la Banque européenne d'investissement (BEI) accroisse son rôle auprès des PME constatant « qu'entre 2008 et 2010, 150.000 PME ont bénéficié du concours de la BEI. Il faut aller bien au-delà pour soutenir les entreprises qui innovent, créent de l'emploi et exportent ».

Mais surtout, mesure phare de la convention, l'UMP refuse « que l'Europe s'engage dans des négociations commerciales inéquitables ». Pour ce faire, le parti réclame « une taxe réciprocité » aux frontières de l'Europe. Concrètement, la fiscalité serait modulée afin de corriger les phénomènes de concurrence déloyale de la part de pays n'ayant pas les mêmes normes sociales, environnementales mais également économiques. De surcroît, ce principe de réciprocité devrait s'appliquer aux marchés publics. « L'Europe ne doit autoriser l'accès à ses marchés publics qu'aux entreprises de pays qui, en retour, ouvrent l'accès à leurs marchés publics ».

Autre sujet sensible : l'intégration économique et fiscale dans la zone euro. L'UMP plaide pour un « véritable gouvernement économique de la zone euro". Concrètement, un sommet des chefs d'Etat de la zone euro devrait se tenir au moins « six fois par an ». Une « Assemblée parlementaire » de la zone euro serait aussi instituée, regroupant des députés européens de cette zone ainsi que des représentants des Parlements nationaux. Elle assumerait le contrôle des décisions prises lors des sommets des chefs d'Etat... Et les 17 pays devraient s'engager à adopter « d'ici la fin 2012 » une règle d'or budgétaire.

Au niveau mondial, dans le domaine économique, l'UMP plaide pour une fusion entre le G8 et le G20.