Le dossier médical personnalisé peine à décoller

Par Fabien Piliu  |   |  426  mots
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En raison de problèmes techniques, seuls 100.000 patients ont opté pour ce dispositif facultatif qui doit favoriser une meilleure coordination entre la médecine de ville et l'hôpital grâce au recueil des données. L'objectif visé était de 500.000 inscriptions à la fin 2011.

L'objectif est raté. En effet, ils ne sont que 100.000 patients à avoir choisi d'ouvrir un dossier médical personnalisé (DMP), qui recueille leurs données médicales, loin de l?objectif visé de 500.000 inscriptions à la fin 2011. "Lancé en 2011, ce dispositif a pris du retard en raison de contraintes techniques", a reconnu Jean-Yves Robin le directeur de l'Asip-santé, lors de la conférence annuelle de cette agence rattachée au ministère de la Santé.


Des contraintes techniques sont avancées

Jean-Yves Robin a reconnu un "retard de quatre cinq mois" misant désormais sur 300.000 DMP fin 2012 et un million en 2013.
Pour expliquer ce problème, il a d?abord avancé des contraintes techniques liées à la mise en place progressive de logiciels compatibles chez les médecins : "On a attendu que ces logiciels arrivent, d'où un décalage dans l'installation" et "ces logiciels doivent ensuite être mis à jour", explique-t-il.

Problème, pour Gilles Urbejtel, le trésorier du syndicat MG France présent lors de cette conférence, 99% des médecins n'ont pas le matériel informatique adéquat. "Aujourd'hui, en pratique, le DMP n'est pas utilisable", a-t-il souligné. Du côté des usagers, le succès n?est pas non plus au rendez-vous. "Certains usagers sont désireux d'en ouvrir un mais en sont découragés par leur médecin, qui invoque des raisons techniques ou un manque de temps médical disponible", a déclaré Magali Léo, la représentante du collectif inter associatif sur la santé (CISS).

Créé en 2004 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, le DMP aurait dû être lancé en 2007 avant que des problèmes techniques retardent sa mise en place. Facultatif, il permet aux patients d'avoir accès à leurs données médicales via Internet (www.dmp.gouv.fr). Mais il avait accumulé les retards avant d'être mis en phase d'expérimentation dans plusieurs régions en 2010 puis déployé à l'échelle nationale au début de 2011.

Un instrument pour réduire le déficit de la Sécurité sociale

Son ouverture se fait auprès d'un médecin traitant ou à l'occasion d'un séjour dans un hôpital. Il doit contenir la liste des soins et les résultats d'analyses du patient. L?objectif du DMP est d'éviter les examens superflus et de permettre une meilleure coordination entre la médecine de ville et l'hôpital et donc, in fine, de réduire le déficit du régime général de la Sécurité sociale. Celui-ci devrait dépasser 14 milliards d'euros en 2012.