Nicolas Sarkozy veut placer l'équilibre budgétaire au centre de son programme

Par latribune.fr  |   |  678  mots
Nicolas Sarkozy a dévoilé ce jeudi, lors d'une conférence de presse / Photo Reuters
Nicolas Sarkozy a dévoilé ce jeudi, lors d'une conférence de presse, son programme de candidat à sa succession à la présidence de la république. Il propose une liste de 32 mesures. Retour à l'équilibre budgétaire, gel de la contribution au budget de l'Union européenne, ou encore versement des pensions de retraite le 1er du mois : voici, en bref, les propositions portées par le président-candidat.

Équilibre des finances publiques

Nicolas Sarkozy propose un plan de retour à l'équilibre en 2016 des finances publiques, qui passera par un premier objectif à 3% de déficit public en 2013. Le candidat UMP a déclaré ce jeudi que le retour à l'équilibre financier en 2016 se ferait pour "les trois quarts" par la réduction des dépenses, le quart restant se faisant par une hausse des recettes. Selon lui, le manque à gagner pour revenir à l'équilibre budgétaire en 2016 représente "115 milliards d'euros", auxquels il faut ajouter le coût de ses propositions de la campagne présidentielle, qu'il a chiffré à "9,5 milliards", soit un total de 124,5 milliards d'euros.

Pour cela, le président-candidat a tout d'abord affirmé qu'il "ferait voter dès l'été 2012" la "règle d'or" selon laquelle le budget de l'Etat doit être équilibré. "La règle d'or, ça veut dire qu'un gouvernement, pour les cinq ans d'une législature, s'engage à aller vers l'équilibre des comptes", a-t-il rappelé. Le chef de l'Etat avait renoncé il y a quelques mois à soumettre à l'actuel Parlement une adoption de la règle d'or budgétaire, qui nécessite l'approbation d'une majorité qualifiée des députés et sénateurs.

Parallèlement, les collectivités locales devront "réduire" leurs effectifs et leurs dépenses. "Les départements et les communes de plus de 30.000 habitants devront engager la réduction de leurs effectifs comme l'Etat l'a fait et diminuer leurs dépenses de fonctionnement au même rythme que l'Etat, soit une économie de 2 milliards et demi sur cinq ans", a-t-il annoncé. "En contrepartie, l'Etat ne leur imposera plus aucune norme de manière unilatérale et les collectivités qui n'accepteront pas cette démarche contractuelle verront leur dotation diminuer", a-t-il ajouté.

Le candidat-président a par ailleurs a promis de réduire de 10% à 15% le nombre de députés et sénateurs s'il est réélu président. Le chef de l'Etat sortant avait déjà promis d'introduire une dose de scrutin proportionnel à hauteur de 10 à 15% dans les élections législatives.

Gel de la contribution au budget de l'Union européenne

Le présu a annoncé que la France demanderait le gel de sa contribution au budget de l'Union européenne s'il était réélu, une économie annuelle selon lui de 600 millions d'euros. La contribution annuelle de la France au budget de l'UE s'élève actuellement à près de 19 milliards d'euros, soit la deuxième contribution après l'Allemagne, selon l'AFP.

Le candidat UMP veut également supprimer les possibilités de défiscalisation liées aux délocalisations hors d'Europe. "Je proposerai qu'on supprime la possibilité de déduire de ses impôts les frais qu'une entreprise engage pour se délocaliser en dehors d'Europe", a-t-il déclaré.

Retraites : versement des pensions le 1er du mois

S'il est réélu, Nicolas Sarkozy a promis de verser les retraites au 1er du mois et non plus le 8 comme c'est le cas actuellement. Cette mesure va changer "la vie quotidienne de 15,5 millions de Français retraités" et permettre à certains de ne plus avoir des "comptes en banque déficitaires", a assuré le candidat de l'UMP. "En France, on n'a pas diminué les pensions de retraite mais on les a actualisées", a-t-il ajouté rappelant avoir "voulu la réforme des retraites en 2010". La loi du 9 novembre 2010 a repoussé progressivement de 60 à 62 ans l'âge légal de départ, et de 65 à 67 ans pour une retraite sans décote. Le départ à 60 ans est maintenu pour les salariés ayant commencé à travailler avant 18 ans ou ayant un travail pénible ayant occasionné un taux d'invalidité d'au moins 10%.

Enfin, Nicolas Sarkozy a annoncé l'envoi d'une "lettre au peuple français" tiée à "plusieurs milliers d'exemplaires". Selon son entourage, la lettre serait tirée à 6 millions d'exemplaires, distribuée par élus et militants jusqu'au premier tour de la présidentielle le 22 avril. Et appelé ses sympathisants à un grand rassemblement le 15 avril, place de la Concorde à Paris, lieu symbolique de sa victoire de 2007.

Retrouvez ici la vidéo de la conférence de presse