Sarkozy agite la sanction des marchés en cas de victoire de Hollande

Par Jean-Christophe Chanut (avec AFP)  |   |  394  mots
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Le candidat-président ironise sur les propos du candidat socialiste qui ne veut pas se faire dicter sa politique par les marchés. Les difficultés de l'Espagne doivent servir d'avertissement.

La finance et les marchés reviennent sur le devant de la scène électorale. Nicolas Sarkozy a trouvé avec ces thèmes un nouveau cheval de bataille pour tenter de contrer son concurrent socialiste. Il aura suffi que la France connaisse la semaine dernière un petit coup chaud sur les taux d'intérêts puis que François Hollande fasse plusieurs déclarations sur sa volonté de ne pas se faire dicter sa politique par les marchés, pour que le candidat-président (re)dégaine la menace d'un dévissage de la France.

L'Espagne comme repoussoir

En meeting à Saint-Brice-sous-Forêt, dans le Val d'Oise, le président-candidat ainsi évoqué la situation de l'Espagne, actuellement sous pression des marchés en raison de ses difficultés à respecter ses objectifs de réduction des déficits publics. "J'ai entendu un candidat dire qu'il ne tiendrait pas compte des marchés. Ne pas tenir compte des marchés ça n'a pas de sens, si vous voulez ne pas tenir compte des marchés je vais vous donner un bon conseil : remboursez vos dettes, réduisez vos déficits et vous n'aurez pas besoin que quelqu'un vienne vous prêter de l'argent, voilà comment on peut ne pas tenir compte des marchés", a-t-il dit.

"Allez dire au Premier ministre espagnol, M. (Mariano) Rajoy, (...) de ne pas tenir compte des marchés, il vous répondra, parce que c'est un homme sérieux, parce que c'est un homme qui aime son pays : 'Comment je fais pour financer la dette de l'Espagne? (...) . La France a 42 milliards d'euros d'intérêts de la dette à rembourser chaque année. Grâce à la gestion de notre gouvernement, cette dette on la finance parce que dans le monde entier les gens ont confiance en la France à un taux historiquement bas, à moins de 3%, si demain il y a une crise de confiance (...) qui paiera ? Ce sera le peuple de France", a-t-il poursuivi.

La perte du "triple A" oubliée

Certes, Le devoir de rigueur de Nicolas Sarkozy est louable. Mais la faille de la démonstration n'a pas échappé à ses concurrents, François Hollande le premier, qui répètent à tout va que c'est sous sa présidence que la France a perdu son " tripleA" et que c'est sous son quinquennat que la dette a augmenté de plus de 500 milliards d'euros .