Hollande prône un "rattrapage" du SMIC "compatible avec la situation des entreprises"

Par Sylvain Rolland  |   |  394  mots
Sur France Inter, ce mercredi - Copyright AFP
Sur France Inter ce matin, François Hollande, le candidat PS à la présidentielle, a déclaré qu'il y aura un "rattrapage à faire" pour le salaire minimum (SMIC) s'il est élu. Il a aussi précisé qu'il devra être "compatible avec la situation économique des entreprises".

"Il y aura un rattrapage à faire" sur le SMIC. Sur France Inter, ce mercredi matin, le candidat socialiste à la présidentielle a réaffirmé que "le Smic doit être indexé sur les prix mais en plus sur une part de la croissance", ouvrant la voie à une augmentation du salaire minimum.

Mais pas question de se mouiller avant la grande conférence sociale prévue pour le mois de juillet avec les syndicats et le patronat. C'est cette grand-messe qui sera chargée, selon l'agenda socialiste, de négocier les conditions de cette augmentation. Ainsi, à la question "Si le Smic avait été indexé sur la croissance, il serait à 1.454 euros bruts, 56 euros de plus que son niveau actuel. Vous décideriez de ce rattrapage (de 56 euros)?", François Hollande a répondu: "ne me demandez pas de prendre une décision, alors que j'ai dit que je la soumettrai à concertation (...) Nous avons un rattrapage à faire mais qui doit être compatible avec la situation économique des entreprises".

Ne pas mettre les PME et TPE en difficulté

Ce faisant, François Hollande a envoyé deux signaux. Le premier s'adresse à l'électorat populaire, qui subit la crise et connaît des difficultés à boucler les fins de mois. En promettant une légère augmentation du Smic, le candidat socialiste montre qu'il compte agir pour le pouvoir d'achat des moins favorisés. "Pour les grandes entreprises, j'ai conscience que le Smic n'a pas été augmenté depuis quatre ans", a-t-il expliqué sur les ondes. Signifiant ainsi qu'il n'y a pas eu de "coup de pouce" supplémentaire au-delà des revalorisations automatiques du salaire minimum.

Mais en précisant que ce "rattrapage" devra être "compatible avec la situation économique des entreprises", François Hollande veut rassurer l'électorat centriste, en leur disant que cette mesure "sociale" n'handicapera pas les PME et TPE. Ainsi, interrogé sur le Smic à 1.700 euros proposé par Jean-Luc Mélenchon, il a répondu : "il y a quand même beaucoup d'entreprises qui ne pourraient pas le supporter. Et chacun le sait". Avant d'ajouter : avec "une augmentation de 20% tout de suite, beaucoup de PME seraient mises en difficulté, ce serait contraire à l'emploi". Un pas à gauche, un autre au centre : à quatre jours du premier tour, François Hollande a trouvé dans le SMIC un sujet qu'il espère capable de réunir les différentes composantes de son électorat.