L'abstention, la grande inconnue du premier tour, l'enjeu du second

Par Fabien Piliu  |   |  266  mots
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Si les Français décident en masse de boycotter les isoloirs ce dimanche, les finalistes présents au second tour devraient se mettre en peine pour les attirer dans leur camp respectif. Tous les coups seraient alors permis.

C'est un triste record que les Français pourraient battre ce dimanche. Selon l'un des derniers sondages dévoilés par l'Ifop, 29% des électeurs pourraient décider de partir à la pêche dimanche, battant de peu le record d'abstention à un premier tour a été enregistré en 2002. Il y a dix ans, celui-ci s'était élevé à 28,40%. Ce serait la reprise d'une tendance continuelle depuis 1965, seulement brisée par le scrutin de 2007, où le taux d'abstention avait atteint 16,2%. Mais auparavant, l'abstentionnisme n'a cessé de prendre de l'ampleur : le taux de non-participation s'est élevé à 15,2% en 1965, 15,8% en 1974, 18,9% en 1981, 18,6% en 1988 et 21,6% en 1995. 

Regrouper, séduire, promettre...

Une chose est à peu certaine :  bien malin celui qui saura exactement à qui profite l'abstentionnisme. A moins qu'un institut de sondage prenne le temps d'interroger les personnes qui ont fait le choix de ne pas s'exprimer. Une étude publiée en 2010 par Fondapol, la fondation pour l'innovation politique après les élections régionales marquées par un taux d'abstention de 53,7%, concluait qu'aucun candidat ne profitait de la situation.
Tout dépendra en fait de l'ampleur de l'abstentionnisme. Si les Français décident finalement de se déplacer en masse dans les isoloirs, le sujet sera clos. En revanche, si le record est approché ou battu, les deux vainqueurs du premier tour devraient multiplier les tentatives de séduction. En jouant la carte du rassemblement, en séduisant les extrêmes, en faisant de nouvelles électorales, en abordant enfin en profondeur les sujets qui préoccupent la majorité des Français comme la santé, le logement, l'éducation... L'entre deux tours s'annoncerait alors passionnant. Enfin...